La CENI est accusée par l’opposition de mener les opérations électorales dans l’opacité en vue d’exécuter le « plan de fraude massive savamment orchestré en faveur de Félix Tshisekedi », président sortant.
Dans une déclaration commune faite lundi 15 mai, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata ont exigé l’audit du fichier électoral par un cabinet international réputé. Rappelant que le fichier électoral est un élément essentiel du processus électoral, les quatre leaders de l’opposition soulignent qu’il doit, par conséquent, « être le plus fiable possible ».
Pour eux, la garantie de sa fiabilité exige sa vérification, son contrôle et son audit par une organisation dont l’expertise en la matière et l’indépendance sont avérées afin de rassurer le peuple et toutes les parties prenantes.
« Le processus électoral étant l’affaire du peuple congolais, le régime au pouvoir et la CENI ne peuvent ni ne doivent aller contre ce principe et empêcher l’audit indépendant du fichier électoral », ont-ils prévenu.
L’opposition fait remarquer à la centrale électorale que la connaissance de la base des données découlant de la révision du fichier électoral ne porte nullement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité nationale et n’a rien à voir avec la protection des données personnelles.
« Ces données, par leur nature, peuvent être consultées par toute personne qui le désire. En revanche, persévérer dans la voie d’empêcher l’audit indépendant du fichier électoral pour imposer aux Congolais une liste électorale corrompue est une faute lourde. Les auteurs de cette forfaiture qui constitue un coup dur à la démocratie et une menace à la paix dans notre pays en porteront toute la responsabilité devant l’histoire », ont expliqué les quatre opposants.
Préalablement à l’audit du fichier électoral, ils ont invité la CENI à expliquer à toutes les parties prenantes la manière dont elle a procédé pour le confectionner, « car, on ne peut auditer des listes électorales dont on ignore les procédures et les fondamentaux ».
« Aussi, demandons-nous à la CENI de nous fournir sans délai les éclaircissements réclamés dans notre déclaration du 27 avril dernier, notamment le nombre réel des kits électoraux commandés, en précisant, avec la cartographie en appui, combien ont-ils effectivement été placés dans les centres d’inscription ainsi que le rapport dressé par la CENI sur chaque aire opérationnelle après la clôture des opérations d’enrôlement des électeurs », ont-ils ajouté.
L’opposition demande en outre que des listes provisoires soient publiées et affichées dans les différents centres d’enrôlement ainsi que sur le site internet de la CENI, centre par centre, circonscription par circonscription et province par province.
Rappelant aux membres de la CENI, qu’ils n’ont pas pour mission de défier les parties prenantes, encore moins le peuple congolais, Fayulu, Katumbi, Sesanga et Matata préviennent que s’ils persistent dans leur volonté d’opérer « un nouveau hold-up électoral en faveur de M. Félix Tshisekedi », l’opposition usera de tous les moyens démocratiques à sa disposition pour obtenir leur départ de la CENI.