Le Front commun pour le Congo (FCC), rejetant tout dialogue avec l’administration Tshisekedi, a réitéré mardi sa détermination à appliquer le premier alinéa de l’article 64 de la Constitution, qui dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».
Sans ambages, la famille politique de Joseph Kabila, qui échangeait avec le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, à Kinshasa, a accusé le président Félix Tshisekedi de violer quotidiennement la Constitution et les lois de la République.
Contrairement à l’opposant Martin Fayulu qui insiste sur la cohésion nationale pour résoudre la crise multisectorielle (politique, sociale, économique et sécuritaire) qui secoue la RDC, le FCC a catégoriquement refusé de se mettre autour d’une table avec le pouvoir en place car, a noté Emmanuel Ramazani Shadary, Félix Tshisekedi « n’a jamais respecté et ne respecte aucun accord ou engagement qu’il prend (Genève, Nairobi, FCC-CACH, Luanda…) ». Selon lui, il n’y a donc aucune garantie qu’un jour il respectera un accord, fut-il issu d’un quelconque dialogue.
A Jean-Pierre Lacroix, les Kabilistes ont fait remarquer que, le président Tshisekedi « n’a jamais exprimé de lui-même, le souhait d’un dialogue avec l’opposition, preuve patente d’absence de volonté politique et qui donc ne s’y résoudrait éventuellement que pour répondre à la pression extérieure et comme moyen de légitimer et de conforter son pouvoir de plus en plus décrié par le peuple désabusé ».
Dans le contexte de l’agression rwandaise, le FCC a estimé que tout dialogue qui ne serait pas inclusif et n’impliquerait donc pas tous les Congolais, protagonistes de la crise multiforme qui déchire actuellement le pays, ne résoudra aucun problème.
Pire, a prévenu Shadary, « il risque de prolonger les souffrances des populations de l’Est du pays, renforcer en eux le sentiment d’abandon par le gouvernement national et consacrer l’inacceptable balkanisation, de fait, actuelle du pays ».
Application de l’article 64
Pour la famille politique de Joseph Kabila, l’unique solution est que le régime Tshisekedi dégage, en application de l’article 64 de la Constitution, car « le problème à la base de tous les maux que connait le pays, c’est l’illégitimité du pouvoir actuel, sa mauvaise gouvernance, et la dictature des plus féroces qu’il a instaurée ».
Les Kabilistes ont rappelé, dans la foulée, qu’une dictature, négation par essence de la souveraineté du peuple, et partant de la démocratie, ne se reforme pas, encore moins par le dialogue.
De son côté, l’opposant Martin Fayulu qui a rencontré également Jean-Pierre Lacroix, a souligné que l’unité nationale est la « seule force » qui permettra aux Congolais d’éradiquer toutes les menaces extérieures.