La RDC est exposée aux risques d’implosion et de balkanisation, alertent les députés et sénateurs d’Ensemble pour la République, parti de l’opposant Moïse Katumbi, qui ont constaté, avec regret, l’insécurité grandissante dans la partie orientale du pays (Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu), dans le Grand Bandundu et l’Est de la ville de Kinshasa.
Dans une déclaration faite mercredi 31 mai, les parlementaires pro-Katumbi ont dénoncé « l’incapacité du régime Tshilombo (Félix Tshisekedi Ndlr) à mettre fin à la guerre d’agression qui n’a fait que trop durer ». Quelques localités dans la province du Nord-Kivu sont occupées par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Selon les élus d’Ensemble, l’administration Tshisekedi a montré ses limites car, n’étant pas en mesure de protéger la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
Ils ont, dans la foulée, fulminé contre « la présence injustifiée et sans résultat escompté des armées étrangères sur le territoire national ».
Aussi, les députés et sénateurs d’Ensemble pour la République ont condamné l’indifférence du gouvernement face à « la milice dénommée Brigade spéciale de l’UDPS-Force du Progrès à Kinshasa et dans les provinces » alors que, rappellent-ils, l’article 190 de la Constitution dispose que « nul ne peut sous peine de haute trahison, organiser des formations militaires, paramilitaires ou des milices privées, ni entretenir une jeunesse armée milice semant la désolation au sein de la population au risque d’entrainer le pays dans une guerre civile ».
Libérez Salomon Kalonda, Mike Mukebay, Lems Omalanga…

Sur le plan politique, les élus pro-Katumbi ont accusé le régime Tshisekedi de poser des actes « barbares, actes assimilés au terrorisme d’Etat ». Ils en veulent pour preuves « les enlèvements de Solomon Idi Kalonda Della, conseiller spécial et politique de Moïse Katumbi ; Mike Mukebay, député provincial d’Ensemble pour la République et Lems Omalanga, cadre du parti Envol ».
Ils ont évoqué également « le refus injustifié aux leaders politiques de l’opposition de se déplacer librement à l’intérieur du pays, la répression sauvage des manifestations de l’opposition politique, l’obstination de faire un passage en force avec le projet de loi portant sur la répartition des sièges fondée sur un enrôlement chaotique, un fichier électoral corrompu et audité dans les conditions on ne peut plus obscures; ce qui ne rassure pas les parties prenantes au processus électoral ».
Face à cette situation, ils ont exigé la libération immédiate et sans condition de Salomon Kalonda Idi Della, de Mike Mukebay, de Lems Omalanga et de tous les prisonniers politiques dont la détention contribue à l’aggravation de la crise.
« L’arrêt des attitudes dictatoriales du régime de Monsieur Tshilombo et le respect des droits civiques et politiques consacrés par la constitution et les lois de la République ; la fin du culte de tribalisme, népotisme et des détournements des deniers publics ainsi que le trafic d’influence comme mode de gestion ; la clarification de la présence des armées étrangères sur le territoire national sans résultat probant; la tenue des élections libres transparentes, inclusives et équitables dans le délai constitutionnel avec une CENI consensuelle et une Cour constitutionnelle composée conformément à la loi et un audit du fichier électoral par un organe crédible, indépendant et non des individualités sélectionnées à dessein par la CENI d’une manière inique », ont-ils déclaré.
A la population congolaise, ils ont demandé de rester vigilante et ne pas céder à la peur contre la dérive dictatoriale ; répondre massivement à tout appel de mobilisation pour défendre la démocratie républicaine en particulier l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes, crédibles et inclusives, et sanctionner sévèrement « l’échec cuisant » du régime actuel au moment des élections à venir.
Les élus pro-Katumbi ont invité, par ailleurs, la communauté internationale à condamner et sanctionner toutes les violations récurrentes des droits et libertés fondamentaux des citoyens, prévenant qu’ils tiennent Félix Tshisekedi « responsable de la situation chaotique que traverse la RDC ».