A quatre mois des élections générales, la Mission d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC)-(MOE CENCO-ECC), entend mener un « audit citoyen » du fichier électoral afin de rassurer toutes les parties prenantes sur l’organisation des scrutins « honnêtes et pacifiques ».
L’audit externe qui a été fait par les experts recrutés par la CENI est toujours remis en cause par l’opposition et une partie de la société civile, accusant la centrale électorale et le régime Tshisekedi d’avoir confectionnant un « document non fiable pour préparer la fraude électorale ».
Dans le but de restaurer la confiance de tous les acteurs dans le processus électoral et favoriser l’acceptation des résultats, gage de la paix et la cohésion sociale, la MOE CENCO-ECC a proposé un audit citoyen du fichier qu’elle devait mener en collaboration avec la CENI.
« Actuellement, le fichier électoral divise certains acteurs politiques et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). En effet, pour n’avoir pas invité un organisme international indépendant pour l’audit externe du fichier électoral, la CENI n’a pas favorisé la perception par le public d’une vérification indépendante et transparent. Ainsi, en vue de décrisper cette crise autour du fichier électoral, la MOE CENCO-ECC entend mener un Audit citoyen dudit fichier. De manière claire, il s’agit de mener cet audit avec l’appui de la CENI elle-même », a annoncé Cyril Ebotoko, coordonnateur de cette structure.
Selon la méthodologie proposée, l’échantillon qui servira à cette activité devra être disponibilisé par les IT de la CENI en collaboration avec ceux de la MOE CENCO-ECC. Cet échantillon, explique Ebotoko, servira ainsi, dans une première phase, de vérification de terrain afin de se rassurer que les personnes se trouvant dans la base des données de la CENI sont celles retrouvées sur le terrain.
Dans une deuxième phase, la MOE CENCO-ECC indiqie qu’elle ramènera du terrain un autre échantillon, cette fois, des personnes non reprises dans le premier échantillon pour une vérification dans la base des données de la CENI.
« II convient de souligner que ce travail se fait en collaboration très étroite avec la CENI. Le rapport issu de ce travail est destiné à la CENI. La MOE et la CENI conviendront de la manière de communiquer avec les autres parties prenantes sur le rapport de cet audit, de sorte que cela ne bloque la mise en œuvre du calendrier électoral », a martelé Cyril Ebotoko.
Par ailleurs, au sujet du vote, la CENCO et l’ECC proposent une observation basée sur un échantillon ( Sample Based Observation). Il s’agit d’une méthodologie d’observation électorale utilisée par les organisations de la société civile pour vérifier de manière indépendante les résultats officiels des élections.
« Utilisée dans plusieurs pays, cette méthodologie a déjà fait ces preuves dans le monde concernant l’acceptation des résultats par le public. La primeur des résultats de ce travail sera réservée à la CENI et les échanges seront engagés le cas échéant afin que les résultats qui seront publiés par la CENI soient acceptés par tous », a ajouté la même source, soulignant que pour y arriver, la MOE aura besoin de l’accompagnement de la CENI.
Elle précise que dans la réalisation de ce travail, un dispositif de transparence sera mis en place pour permettre aux partenaires et à la CENI de s’assurer de la précision et de l’honnêteté des résultats qui en résulteront. En outre, dit-elle, la CENI aura la latitude de s’assurer que la méthodologie qui sera utilisée était appropriée.
« Cette collaboration avec la CENI dans la réalisation du travail de la MOE CENCO-ECC peut être coulé dans un Protocole d’Accord », a-t-elle suggéré.
Pour plus de transparence, elle garantit à la centrale électorale l’accès à son Call center afin de voir et observer comment cela se fait. Par ailleurs, la MOE entend également inviter les informaticiens électoraux des partis politiques à être également observateurs du travail dans le Call center.
« Une fois de plus, le rapport de cette observation est destiné d’abord à la CENI afin de lui permettre de confronter les données de la MOE aux siennes », a insisté Cyril Ebotoko, affirmant que sa structure ne rendra public ce rapport qu’après que la CENI ait rendu le sien.