La RDC, sous l’administration Tshisekedi, a basculé dans l’ère de la répression. Dans un contexte politique très tendu, à trois mois des élections générales, la liberté de la presse est en péril. Des journalistes indépendants traqués, médias muselés, consacrant ainsi une régression démocratique. Le cas du journaliste Stanis Bujakera a provoqué un tollé. Condamnant cet « acte d’intolérance » qui « met en mal » la liberté de la presse, l’opposant Adolphe Muzito et son parti Nouvel Elan exigent sa « libération sans condition ».
Des pressions s’intensifient sur des journalistes et médias. Des pratiques qui discréditent davantage le régime Tshisekedi. Directeur de publication adjoint du site d’information Actualité.cd et correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence Reuters en RDC, Stanis Bujakera a été placé sous mandat d’arrêt provisoire le 11 septembre, après trois jours de garde à vue. Les faits qui lui sont reprochés sont la « propagation de faux bruits » et la « diffusion de fausses informations » en rapport avec l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende.
Dans un communiqué parvenu mardi à Afriquactu.net, Adolphe Muzito et Nouvel Elan ont exigé la libération sans condition du journaliste Stanis Bujakera pour qu’il se présente en homme libre devant son juge naturel.
« Après avoir condamné par voix des ondes l’arrestation arbitraire et cavalière du Journaliste Bujakera Tshiamala Stanis, le Nouvel Elan et son Leader Adolphe Muzito viennent d’apprendre le transfèrement du Journaliste au Parquet près le Tribunal de Grande Instance de la Gombe. Cet acte d’intolérance met à mal la liberté de la Presse, ainsi que le droit de l’homme. Le Nouvel Elan et son Leader exigent : 1. La libération sans condition du Journaliste Bujakera Tshiamala Stanis pour qu’il se présente en homme libre devant son Juge naturel ; 2. La restitution des tous ses biens confisqués illégalement, entre autre son téléphone portable et ses outils de travail ; 3. Que les enquêtes se poursuivent en toute indépendance sans interférence des politiques de manière à élucider l’objet pour lequel il est poursuivi », a écrit le secrétaire général du parti, Blanchard Mongomba.
En depit des intimidations, le camp Muzito encourage la presse congolaise à ne pas brader sa liberté et la lutte pour la démocratie en RDC.
Le journaliste chevronné Stanis Bujakera Tshiamala a été arrêté dans la soirée du 8 septembre à l’aéroport de la capitale du pays. Il a été entendu une première fois, dans la foulée, durant plus de trois heures, selon les propos d’un de ses avocats, Me Grâce Tshiashala. De nouveau auditionné le lendemain et lundi 11 septembre, il est accusé de “propagation de faux bruits” et “diffusion de fausses informations”. Si ces accusations sont retenues par le parquet, le journaliste risque jusqu’à un an de prison et de lourdes amendes, selon un autre de ses avocats, Me Hervé Diakiese.
Stanis Bujakera Tshiamala a été interrogé sur le contenu d’un article concernant la mort du député, ancien ministre des transports et porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi, Chérubin Okende Senga, publié sur le site internet de Jeune Afrique le 31 août 2023 et signé “la rédaction”. Dès lors, Stanis Bujakera Tshiamala ne peut être tenu responsable de cet écrit aux yeux de la loi congolaise, a souligné Reporter Sans Frontières (RSF).