Le représentant permanent de la RDC auprès des Nations unies, Zénon Mukongo Ngay, a participé mardi au briefing du Conseil de sécurité de l’ONU consacré à la situation dans la région des Grands Lacs. Dans son intervention, il a demandé au CS de l’ONU de soutenir davantage les processus de Nairobi et de Luanda en exerçant une pression maximale sur le Rwanda et son « proxy du M23 » pour qu’ils se conforment aux recommandations de ces plans de paix.
Le diplomate congolais a indiqué que, cela signifie pour le M23 de déposer les armes, d’accepter le cantonnement, de se démobiliser.
Dans la perspective des élections en RDC, la priorité demeure la restauration de la paix dans la partie orientale du pays, a poursuivi Zénon Mukongo, expliquant que cela suppose la fin de l’agression rwandaise, le retrait vérifié de toutes les troupes du Rwanda, y compris des éléments de son armée dissimulés parmi les M23, le cantonnement de ce groupe armé, le retour des populations déplacées dans leurs foyers pour y exercer leurs droits civiques le 20 décembre 2023, le retour des enfants à l’école et la jouissance de leur droit à l’éducation, dont ils sont privés depuis l’agression.
Le Rwanda viole l’accord-cadre d’Addis-Abeba
Le représentant de la RDC a attiré l’attention sur le fait qu’au moment où le Conseil de sécurité se réunit, la Force de défense rwandaise et ses « supplétifs terroristes du M23 » occupent toujours des positions sur le territoire de la RDC.
Dans la foulée, il a déploré l’absence de mise en œuvre de l’Accord-cadre par certaines des parties signataires ce qui, selon lui, soulève la question de la nécessité de le revisiter.
A cet égard, a-t-il annoncé, le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre organisera, du 24 au 25 octobre 2023 à Kinshasa, des consultations dont les conclusions serviront de feuille de route à une participation efficiente de la RDC à la retraite des pays signataires, prévue à Durban du 31 octobre au 1er novembre 2023.
La RDC ne soutient pas les FDLR
Zénon Mukongo a aussi rejeté la mention des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) aux paragraphes 4 et 8 du rapport du secrétaire général de l’ONU. À ses yeux, il ne s’agit que d’un « refrain ressassé à longueur de journée » par le Rwanda qui, même s’il était avéré, ne peut en aucun cas servir de prétexte à l’agression d’un pays souverain au regard du droit international et des engagements pris par les États de la région.
Les membres du FDLR n’étant pas des citoyens congolais, il a demandé à nouveau au Conseil de sécurité de diligenter « un plan d’éradication des FDLR auquel la RDC sera heureuse de participer ».
Sanctionner le Rwanda pour pillage des ressources naturelles de la RDC
Concernant l’exploitation illégale « frauduleuse » des ressources naturelles de la RDC par le Rwanda, il a demandé à l’ONU d’appliquer des « sanctions sévères » contre les acteurs et entités opérant sur toute la chaîne partant de la production jusqu’aux zones de destination.
Zénon Mukongo a encouragé à suivre un processus similaire à celui de Kimberley pour gérer l’or dans les zones de conflit. Il a ajouté par ailleurs que les Wazalendo ne sont que de jeunes patriotes congolais et non un groupe armé.