Tommy Tambwe, ancien membre du cabinet de Jean-Marie Runiga, ex-chef politique du M23, a perdu son fauteuil de coordonnateur national du Programme de désarmement, démobilisation, rélevement communautaire et stabilisation (P-DDRCS). Son éviction avait été réclamée depuis décembre 2022, lors du dernier dialogue inter-congolais de Nairobi, par les délégués des groupes armés, au regard de son « passé accablant ».
Le président de la République, Félix Tshisekedi, a jeté son dévolu sur Jean-Bosco Bahala, leader de la Dynamique d´éveil et de sursaut patriotique, pour diriger le P-DDRCS. Ce dernier sera épaulé par William Kapuku Bwabwa, coordonnateur national adjoint chargé des questions techniques et opérationnelles, et Sylvie Kayomo Bay, chargée des questions administratives et financières.
C’est depuis août 2021 que Tommy Tambwe avait pris la tête du P-DDRCS, menant des ne des activités visant à convaincre les groupes armés de déposer les armes.
Mais pour le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), il ne méritait pas piloter ce programme. « L’ex-M23 Tommy Tambwe doit être remplacé à la tête de ce programme par des animateurs crédibles », exigeait le mouvement pro-démocratie, il y a quelques mois, plaidant par ailleurs pour la nomination des « animateurs crédibles ».
Déjà en 2021, sa nomination a été très critiquée notamment par le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, qui avait fustigé une stratégie qui « encourage tous les autres criminels qui sont encore dans la forêt à continuer à tuer, violer, détruire parce qu’ils savent qu’un jour la stratégie de destruction les amènera au pouvoir ou les conduira à occuper des postes dans l’administration, l’armée [et] la police ».