Le Rwanda insiste sur l’impératif de revoir le contexte actuel du maintien de la paix pour que les mandats soient adaptés à la dynamique mondiale ou régionale. C’est le lieutenant-colonel Deo Mutabazi, conseiller militaire et de défense auprès de la Mission permanente du Rwanda auprès de l’ONU, qui l’a dit mercredi au cours de la réunion de la quatrième commission de l’Assemblée générale de l’ONU.
Deo Mutabazi a suggéré de revoir chaque mission et de mener une étude approfondie pour comprendre quand une mission peut être déployée et combien de temps elle doit rester.
Dans la foulée, le diplomate rwandais a demandé au Conseil de sécurité de fournir des fonds aux mécanismes régionaux de l’Union africaine, ajoutant que pour sa part, le Rwanda mise sur une approche d’engagement communautaire, laquelle permet de créer un lien avec la population locale, d’établir la confiance et de mieux collaborer avec les dirigeants locaux.
« Une telle approche appliquée sur le plan national produirait des résultats tangibles pour les missions de l’ONU », a-t-il indiqué.
Combattre la désinformation et les discours de haine
Par ailleurs, il a exprimé sa préoccupation face aux défis interdépendants de la désinformation et des discours de haine dirigés contre certaines communautés dans le cadre des missions de paix afin d’exploiter les lacunes en matière de capacités de communication stratégique, affectant la protection des civils ainsi que la confiance des communauté locales et des autorités nationales.
« Nous devons donc combler cet écart grâce au renforcement des capacités, de la culture numérique et de l’intégration des communications stratégiques au niveau du commandement stratégique, opérationnel et tactique des opérations », a-t-il suggéré, précisant que les problèmes des missions trouvent principalement leur origine dans la méfiance du pays hôte, ce qui mène souvent à des campagnes de désinformation, à la violation des accords sur le statut des forces, sans oublier les menaces grandissantes contre les Casques bleus.
La conséquence peut être que les missions doivent prendre fin sans suffisamment de temps pour préparer leur retrait. Tout en déplorant cette « érosion du consentement stratégique », Deo Mutabazi a fait valoir que l’ONU doit également évaluer la manière dont elle gère ce consentement et de quelle façon la géopolitique mondiale actuelle influe sur ses missions.