Préoccupés par « l’opacité » entourant le processus électoral en RDC, notamment l’inscription des électeurs et la gestion du budget par la CENI, des sénateurs américains ont envoyé une lettre au président congolais Félix Tshisekedi dans laquelle ils appellent à des élections libres, équitables et transparentes » en décembre 2023.
Dans cette correspondance consultée mercredi 8 novembre par Afriquactu.net, le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Michael McCaul et le président de la sous-commission des crédits du Sénat sur l’État, les opérations étrangères et les programmes connexes, Chris Coons, ont fustigé les « agressions physiques » contre des personnalités politiques, « le harcèlement » de militants de partis politiques et « les détentions arbitraires » de membres de la société civile, tels que des journalistes, qui, préviennent-ils, risquent de saper la confiance du public dans les élections et de limiter la participation libre et équitable de tous les candidats.
Face à cette situation, les élus américains exhortent l’administration Tshisekedi et la CENI à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir des élections démocratiques, libres, équitables et transparentes en décembre prochain.
« En tant qu’organe électoral central de la République démocratique du Congo, il est essentiel que la CENI opère de manière impartiale et transparente pour garantir l’intégrité du processus électoral. Nous pensons que la CENI devrait faire tout son possible pour garantir que tous les citoyens éligibles soient enregistrés et autorisés à voter dans tout le pays, et que tous les candidats soient autorisés à concourir librement et sans manipulation gouvernementale de leur éligibilité ou de leur capacité à faire campagne par le biais de voyages, de réunions et de manifestations. manifestation pacifique. Nous sommes préoccupés par le fait que la CENI n’a pas assuré une transparence adéquate concernant le registre électoral, et nous nous joignons au Département d’État américain pour appeler la CENI à publier les listes d’inscription des électeurs dès que possible », ont-ils écrit au chef de l’Etat congolais.
Saluant l’engagement du gouvernement à inviter les organisations internationales à observer les élections, les sénateurs américains disent par ailleurs « craindre sérieusement » que l’intégrité des élections de 2023 puisse être compromise sans une intervention significative de l’administration Tshisekedi pour améliorer les capacités d’administration électorale de la CENI et la restitution transparente des résultats.
« Nous appelons la CENI à s’engager à publier les résultats électoraux préliminaires et définitifs par bureau de vote et par circonscription électorale, tant sur son site Internet que dans les locaux des bureaux de vote, bien avant les délais fixés pour les partis et les candidats pour déposer des recours en justice, afin que les résultats puissent être contradictoires, vérifiés par rapport aux données recueillies par les observateurs électoraux. Nous sommes également préoccupés par l’opacité qui entoure le budget et les dépenses de la CENI. Nous exhortons votre gouvernement et la CENI à publier les données sur les dépenses comme première étape vers l’amélioration du contrôle public et la confiance dans le processus électoral et pour rassurer la communauté internationale sur le fait que la CENI dispose des ressources financières dont elle a besoin pour administrer les élections », ont-ils ajouté, rappelant qu’aux élections de 2018, les résultats annoncés par la CENI ne correspondaient pas aux projections des observateurs électoraux locaux, ont donné lieu à des allégations d’irrégularités généralisées, de privation du droit de vote et de fraude de la part de groupes de la société civile locale, et ont entraîné de sévères limitations pour les observateurs électoraux internationaux.
C’est dans ce contexte qu’ils ont fait remarquer à Félix Tshisekedi que la tenue d’élections crédibles, inclusives et transparentes dans les délais fixés par la Constitution congolaise est fondamentale pour le développement de la démocratie, de la paix et de la prospérité en RDC car, préviennent-ils, une élection mal administrée nuirait non seulement à ces objectifs, mais mettrait en péril les efforts visant à renforcer les relations bilatérales entre la RDC et les USA, notamment la coopération en matière de sécurité régionale, de protection de l’environnement et de commerce et d’investissement entre les États-Unis et la RDC.
Ainsi, se disent-ils impatients de dialoguer avec le président de la RDC pour trouver des solutions aux problèmes sus-évoqués et soutenir des élections libres, ouvertes et équitables