Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annoncé lundi l’élargissement de la politique de restriction des visas pour inclure des responsables ougandais actuels ou anciens ou encore d’autres personnes soupçonnées d’être responsables ou complices de l’atteinte au processus démocratique en Ouganda ou d’actions visant à réprimer les membres des groupes marginalisés.
Selon le secrétaire d’État américain, ces groupes comprennent, sans s’y limiter, des militants environnementaux, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des personnes LGBTQI+ et des organisateurs de la société civile.
Dans sa déclaration faite lundi 4 décembre 2023, Antony Blinken a rappelé qu’après les élections présidentielles « irrégulières » de 2021 en Ouganda, il a annoncé une politique de restriction des visas ciblant les personnes soupçonnées d’être responsables ou complices de l’atteinte au processus démocratique en Ouganda. A l’époque, a-t-il insisté, il avait imploré le gouvernement ougandais d’améliorer considérablement son bilan et de demander des comptes aux responsables des processus électoraux défectueux, de la violence et de l’intimidation.
« Les États-Unis se tiennent aux côtés du peuple ougandais et restent déterminés à travailler ensemble pour faire progresser la démocratie, les droits de l’homme, la santé publique et la prospérité mutuelle. J’encourage une fois de plus vivement le gouvernement ougandais à déployer des efforts concertés pour maintenir la démocratie et respecter et protéger les droits de l’homme afin que nous puissions pérenniser le partenariat de plusieurs décennies entre nos pays qui a profité aussi bien aux Américains qu’aux Ougandais », a indiqué le chef de la diplomatie américaine, qui souligne que cette politique de restriction de visa est conforme à l’article 212(a)(3)(C) de la loi sur l’immigration et la nationalité.
Entre Washington et Kampala, les relations ne sont pas au beau fixe. L’administration Biden a annoncé en octobre qu’elle excluait à partir de janvier 2024 l’Ouganda de la liste des pays d’Afrique subsaharienne bénéficiaires du African Growth and Opportunity Act (AGOA). Ce texte datant de 2000 permet aux pays africains d’exporter de nombreux produits vers les Etats-Unis sans droits de douane.
Dans une lettre au Congrès, le président américain Joe Biden a accusé de violations des droits humains le gouvernement ougandais, au centre de vives critiques de groupes de défense des droits humains, de l’ONU et de pays occidentaux depuis l’adoption en mai d’un texte baptisé « Loi anti-homosexualité 2023 ».