La RDC suscite le courroux de la communauté internationale après avoir rétabli la peine de mort. Les 27 pays de l’Union européenne (UE) demandent au gouvernement congolais de revenir sur sa décision qui, selon eux, viole le droit inaliénable à la vie.
Les motivations évoquées par Kinshasa pour lever le moratoire sur l’exécution de la peine capitale ne passent pas auprès de l’UE, qui réaffirme son opposition « ferme et sans équivoque » au recours à cette sentence, à tout moment et en toutes circonstances.
Contrairement au gouvernement congolais qui est convaincu que cette décision va « débarrasser l’armée des traîtres et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d’hommes », l’UE estime que la peine de mort n’a pas d’effet dissuasif efficace contre la criminalité et rend irréversible toute erreur judiciaire.
« L’Union européenne déplore le rétablissement de la peine de mort en République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision du gouvernement de la RDC entraine la levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort daté de 2003. L’UE réaffirme son opposition ferme et sans équivoque au recours à la peine de mort, à tout moment et en toutes circonstances. La peine capitale viole le droit inaliénable à la vie et est incompatible avec la dignité humaine », a déclaré lundi 18 mars l’UE, rassurant qu’elle continuera à œuvrer en faveur de l’abolition de la peine de mort dans les quelques pays qui l’appliquent, conformément à la tendance mondiale croissante à l’abandon de ce type de peine.
L’UE a toujours exhorté les Etats à améliorer la transparence et l’accès à des informations précises sur les procédures, les politiques et les pratiques en matière de peine capitale.
Selon les 27, le retour occasionnel de discours sur la réintroduction de la peine de mort devrait mobiliser plus largement la société civile et promouvoir d’avantage la cause abolitionniste auprès des jeunes.
En RDC, la peine de mort, prononcée par les juridictions, n’a pas été appliquée depuis 20 ans suite au moratoire décrété en 2003. Cette peine était commuée en prison à vie. Mais avec le rétablissement de son application, les condamnés seront désormais exécutés sous certaines conditions.