La proposition de loi interdisant l’accession à la magistrature suprême et à d’autres fonctions régaliennes à toute personne née d’un parent non congolais alimente le débat politique en RDC. Le texte initié par Noël Tshiani, candidat à la présidentielle de 2018, et endossé à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu, pourrait être débattu au cours de la session parlementaire en cours. Cependant, certaines organisations de la société civile et partis politiques le juge « raciste, discriminatoire et anticonstitutionnel ».
Alors que le parti Ensemble pour la République dénonce une initiative visant à écarter son leader Moïse Katumbi de la présidentielle, qui serait d’un parent étranger, Noël Tshiani fait remarquer que son texte « reserve les postes de souveraineté pour les congolais d’origine, nés de père et de mère congolais pour des raisons de loyauté au pays. Mais tous les congolais ont droit à tous les autres postes sans limitation ».
Pour mettre fin à la polémique autour de cette proposition de loi, Tshiani se dit prêt à affronter directement l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga dans un débat.
« Je suis prêt à avoir un débat contradictoire avec Moïse Katumbi, président de Ensemble pour la République sur la Loi Tshiani et nos visions pour la RDC… », a-t-il annoncé, se disant par ailleurs optimiste que « les députés nationaux mettront en avant le patriotisme, l’amour de notre pays et la volonté de notre peuple pour voter massivement la loi Tshiani afin de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC ».
« Si un Congolais de père ou de mère ne peut pas prétendre aux postes de souveraineté en RDC, peut il y prétendre dans le pays de son autre parent ? Si oui, pourquoi pleurnicher s’il peut occuper un poste de souveraineté (président de la République) dans le pays de son autre parent ? », s’est interrogé Noël Tshiani.
Dans une déclaration faite le week-end, l’ONG Humanisme et Droits humains (HDH) a affirmé que la loi de père et de mère est « obscure et égoïste conçue pour se régler les comptes politiques ». Selon HDH, ce texte pourrait conduire à des graves violations des principes de non-discrimination, de l’égalité devant la loi et à une égale protection des lois, de droit d’élire et d’être élu et de la filiation à l’égard d’un ou des deux parents congolais).
Réagissant à cette communication, Noël Tshiani a fait observer que « toutes ces ONG instrumentalisées et payées à l’heure ne changeront en rien la détermination du peuple congolais de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale à travers la Loi Tshiani. Il appartient à nous congolais de protéger notre pays ».