Très critique contre l’administration Tshisekedi, le cardinal Fridolin Ambongo en partance pour Rome, en Italie, où il participera, le 24 avril, à la réunion du Conseil des cardinaux (C9), équipe chargée d’appuyer le Pape François pour réformer la curie et gouverner l’Église universelle, a été victime d’un « traitement dégradant », ce dimanche 14 avril, à l’aéroport international de Ndjili, a condamné l’Eglise catholique.
Deux semaines après avoir affirmé que la « véritable » cause du manque de paix en RDC est « interne », notamment « la mauvaise gouvernance, l’absence d’un leadership participatif et la mauvaise répartition de la richesse du pays », l’archevêque métropolitain de Kinshasa s’est vu refuser l’accès au salon VIP de l’aéroport, alors qu’il est détenteur d’un passeport diplomatique.
Dans un communiqué, l’abbé Clet-Clay Mamvemba, secrétaire chancelier de l’archidiocèse de Kinshasa, a condamné avec la dernière énergie ce qu’il a qualifié de « traitement dégradant » que les services officiels aéroportuaires ont réservé au cardinal Ambongo.
« Témoins de la scène, beaucoup de compatriotes présents à l’aéroport international de N’djili en étaient très indignés. Comme vous le savez, le Cardinal Archevêque Métropolitain de Kinshasa est membre du C9, le Conseil des cardinaux qui assistent le Saint-Père, le Pape François, dans le projet de Réforme de l’Eglise. C’est pour cette mission qu’il voyageait. Aussi, en tant que Cardinal de la Sainte Eglise Romaine, il est détenteur d’un passeport diplomatique », s’indigne l’Eglise catholique, en demandant pourquoi lui refuse-t-on aujourd’hui ce statut qui a toujours été reconnu à tous les cardinaux, même sur le plan international ?
Lors de la messe de Pâques, Ambongo a condamné l’incapacité du gouvernement à faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays, alors que l’armée rwandaise et les rebelles du M23 occupent plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu. Selon lui, la RDC « est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux ».
Pour l’archidiocèse de Kinshasa, « ce serait dommage si ce traitement fait suite à ses prises de position prophétiques ».
Face à cette situation qui, pour certains, risque de brouiller les relations entre l’Eglise et l’Etat, l’abbé Clet-Clay Mamvemba prenant la communauté tant nationale qu’internationale à témoin, a invité les Catholiques et les personnes de bonne volonté à prier pour le cardinal Ambongo.
Le gouvernement n’a pas encore réagi à cet incident.