La République démocratique du Congo (RDC) est dans un « état lamentable », s’irrite l’opposant Moïse Katumbi, dénonçant la surfacturation des forages par le ministère des Finances que dirige Nicolas Kazadi depuis avril 2021.
Arrivé deuxième à la présidentielle de 2023, le leader d’Ensemble pour la République, qui s’était engagé à « sauver les Congolais en danger » face à la gestion « chaotique » de Félix Tshisekedi, estime que les fonds « gaspillés », sous le silence des institutions financières internationales, pourraient appuyer des secteurs vitaux dans un pays, où environ 74,6 % des populations vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.
Les chiffres évoqués par le ministère des Finances pour l’installation de ces forages sont extrêmement exorbitants, selon Katumbi qui dit avoir réalisé des stations d’eau avec un coût unitaire de 20.000 USD.
« Notre pays est dans un état lamentable. En violation des dispositions de la loi sur les marchés publics, le ministère des Finances débloque 400 millions USD en mode d’urgence pour 1000 forages…J’ai réalisé plus de 500 forages dans ma carrière, le coût standard pour un est de moins de 20 000 USD. Où va l’argent ? Le FMI et la Banque mondiale gardent le silence face à ce scandale. L’argent gaspillé pourrait aider des millions de compatriotes dans le besoin », a-t-il dénoncé.
Pour l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, il s’agit d’une « escroquerie » qui mérite des sanctions sévères » contre les coupables.
« La justice congolaise, si rapide avec les opposants, reste silencieuse. La corruption et la mauvaise gestion des fonds publics posent des questions brûlantes. Qui sont les coupables ? Les Congolais exigent des réponses et des sanctions sévères contre ceux qui ont orchestré cette escroquerie. Il est temps d’instaurer une transparence totale », a-t-il conclu.
Dans sa réaction, le conseiller à la trésorerie de l’argentier national, Flory Mapamboli, a indiqué que Nicolas Kazadi n’a pas débloqué 400 millions USD.
« Il a plutôt payé 71,8 millions USD entre 2022 et 2023 et a arrêté tout décaissement jusqu’à ce que l’exécution physique du projet soit conforme à son exécution financière », a-t-il précisé.
En outre, il a souligné que les coûts de stations d’eau n’ont pas été négociés avec le ministre des Finances. « Il n’était même pas ministre à l’époque. Il faut demander des explications au ministère du développement rural », a-t-il martelé.