Dans une tribune rédigée dimanche 26 mai, depuis Bruxelles en Belgique, Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR), vent debout contre la gouvernance démocraticide de Félix Tshisekedi, caractérisée principalement par les « enlèvements » et arrestations arbitraires des voix dissidentes. Une dérive dictatoriale qui, selon lui, égruge la lutte pour l’instauration de l’Etat de droit menée ensemble sous le régime Kabila.
Où allons-nous avec les arrestations des activistes du mouvement « Tolembi pasi » sous l’administration de Félix Tshisekedi Tshilombo, fils d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, figure emblématique de la démocratie congolaise ?
Où allons-nous avec l’existence des cachots clandestins (ANR, DEMIAP, Etc.) ?
Parfois, je me demande si c’est le même camarade avec qui on a mené ensemble le combat pour l’établissement de l’Etat de droit en RDC sous les régimes de Kabila père et fils qui tolère aujourd’hui toutes ces arrestations qui ont lieu dans notre pays ?
Ma propre réponse tarde à venir, tant je redoute de me confronter à mon reflet de peur de m’évanouir. En faisant un examen rétrospectif des faits, j’ai du mal à regarder le rétroviseur, parce qu’en voyant le Congo de nos jours, penser à notre combat du hier fait très mal au cœur, ça fait couler des larmes.
Les revendications portées par les activistes de « Tolembi pasi » constituent une voix légitime d’expression des souffrances des millions d’autres Congolais. Elles appellent à une amélioration des conditions de vie, à la lutte contre la corruption, au respect des droits de l’homme, à la transparence et à la reddition de comptes, ainsi qu’à une participation citoyenne active pour une gouvernance démocratique et inclusive.
En défendant ces revendications, le mouvement « Tolembi pasi » cherche à faire entendre la voix du peuple congolais et à promouvoir un changement positif en faveur de la population. Il est incompréhensible de réprimer et museler ceux qui dénoncent les failles et les manquements du pouvoir, alors que les véritables criminels, notamment économiques, continuent à vivre en toute impunité.
Que n’avons-nous pas fait pour soutenir et accompagner tous les acteurs de la société civile de notre pays, parfois au péril de nos vies, pour finalement voir l’un des nôtres aux commandes et orchestrer les enlèvements de nos compatriotes de « Tolembi pasi » et tant d’autres ?
En ce moment crucial où la population congolaise endure des conditions de vie difficiles, marquées par le manque d’électricité, d’eau courante, la hausse des prix des denrées alimentaires, l’inflation de dollar américain et la précarité de la vie quotidienne, en particulier pour les femmes et les enfants.
Doit-on se rappeler de la célèbre menace lors du meeting de Kananga ? : « Désormais, je me moque de toutes les réactions sur les droits de l’homme et des citoyens venant de tous bords et des démocraties occidentales ». Si c’est cet état d’esprit qui guide votre gouvernance, remplaçant le « peuple d’abord » qui vous a porté au pouvoir, alors c’est devenu une insulte envers tous les Tshisekedistes, y compris l’ancêtre Etienne Tshisekedi Wa Mulumba d’heureuse mémoire, là où il se trouve dans l’au-delà.
Libérez nos compatriotes de « Tolembi pasi », représentant les Congolaises et Congolais qui ne supportent plus les multiples promesses jamais tenues, prônez l’Etat de droit pour lequel nous nous sommes battus bec et ongles au prix du sacrifice suprême de nos vies sous le régime Kabila. N’oubliez pas notre cheval de bataille du hier malgré le changement d’entourage qui tient à tout prix vous détourner de la bonne voie.
Comme d’autres Etats africains qui se battent pour l’émergence, l’heure n’est plus aux violations des droits de l’homme, facteur majeur de recul d’un pays, l’heure est à la conciliation de la République avec une justice équitable pour l’avancement de notre pays et le bien-être de nos populations. « La justice élève une nation », dit-on.
Jean-Claude Vuemba, président national du MPCR.