Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU se prononceront dans les prochains jours sur un éventuel soutien onusien à la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), une force régionale dont le mandat a été endossé par l’Union africaine (UA) pour faire face à la situation sécuritaire instable et détériorée qui prévaut dans l’Est de la RDC.
La position du Conseil de sécurité sera prise sur la base des propositions contenues dans le rapport que le secrétaire général António Guterres présentera le 28 juin, a annoncé lundi Joonkook Hwang, représentant permanent de la République de Corée, qui a assure la présidence tournante du CS pour ce mois.
Lors de la présentation du programme prévisionnel de l’organe exécutif de l’ONU, le diplomate coréen a indiqué que son pays n’a jamais fait de mal à d’autres États et n’a « aucun agenda caché » dans la plupart des questions de paix et de sécurité internationales. « Cela nous aide à nous positionner sur la majorité des ordres du jour du Conseil de sécurité de manière constructive et directe », a-t-il déclaré, promettant que Séoul guidera le Conseil avec efficacité, transparence et inclusivité.
Dans sa résolution 2717 adoptée le 19 décembre 2023, le Conseil de sécurité s’était déclaré favorable à ce qu’un appui soit donné à des forces régionales opérant aux côtés des FARDC (armée congolaise). Aussi, avait-il exprimé son intention d’étudier, si la RDC et l’organisation concernée (SADC) en font la demande de manière claire et précise, les conditions dans lesquelles la Monusco pourrait donner un appui logistique et opérationnel limité à une force régionale déployée sous l’égide de l’Union africaine dans la zone de déploiement des casques bleus.
Début mars, l’Union africaine, saisie par la SADC et la RDC, a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à fournir son appui à la SAMIRDC. Plusieurs Etats soutiennent cette initiative. La Russie, par exemple, a dit être « prête » à discuter des paramètres d’une éventuelle assistance aux forces régionales de la part de la Monusco après avoir reçu le rapport correspondant d’Antonio Guterres.
« Nous avons pris note de la récente décision de l’Union africaine de confier les auspices de l’UA aux forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe. Nous notons le soutien que la SADC apporte à Kinshasa pour surmonter la crise conformément au principe « problèmes africains – solutions africaines ». Il est important d’assurer le niveau nécessaire de coordination avec la Monusco et de déterminer des modalités efficaces de travail conjoint », avait déclaré le représentant permanent adjoint de la Russie à l’ONU, le 27 mars.
Alors que les combats se poursuivent entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise, Moscou a estimé que « seules des décisions politiques conduiront à une cessation complète des hostilités et à la création de conditions réelles pour une stabilisation durable ».
Le pays de Vladimir Poutine a jugé fondamental d’intensifier la médiation régionale pour surmonter les tensions entre Kinshasa et Kigali et de veiller à ce que tous les groupes armés illégaux déposent les armes et participent, sans conditions préalables, au programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
Le déploiement de la SAMIDRC a été approuvé par le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC tenu à Windhoek, en République de Namibie, le 8 mai 2023, en tant que réponse régionale pour faire face à la situation sécuritaire instable et détériorée qui prévaut dans l’Est de la RDC.