Plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye peine encore à se rétablir, treize ans après. Dans le cadre de la solidarité africaine, l’UA, à travers le président congolais Denis Sassou N’guesso, prépare la convocation de la conférence inter-libyenne pour la pacification du pays. Cette initiative a été saluée mardi 4 juin par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en visite au Congo-Brazzaville.
A Oyo, ville située à 400 km au nord de la capitale Brazzaville, le ministre russe des Affaires étrangères qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse de conjointe avec son homologue congolais, Jean-Claude Gakosso, a assuré que son pays utilisera ses contacts avec les acteurs politiques libyens pour que cette conférence ait lieu.
A cette occasion, Lavrov a rappelé que la Russie a toujours préconisé de résoudre cette crise et les autres à travers le continent africain, en s’appuyant principalement sur les opinions et les initiatives des Africains eux-mêmes, avec la communauté internationale et les acteurs extérieurs les aidant à mettre en œuvre les approches africaines.
« Nous avons souligné le rôle important du président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, en tant que président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Nous soutenons les propositions qu’il avance dans ce contexte, principalement du point de vue de la fourniture d’une plate-forme commune qui puisse être utilisée pour unir toutes les forces politiques en Libye sans exception afin d’organiser des élections générales », a-t-il déclaré.
« L’OTAN a détruit la Libye »
De manière directe, le chef de la diplomatie russe a accusé l’occident d’avoir détruit la Libye. « Nous considérons que ce qui s’est passé en Libye est de la tragédie. Mais une tragédie qui a ses auteurs, suite à ce qui s’est passé en 2011. L’occident, les membres de l’OTAN ont été impliqués, avec le soutien d’Obama. On a procédé à l’époque à la destruction de l’Etat libyen, en violation flagrante de la charte de l’ONU ainsi que de la résolution du Conseil de sécurité », a-t-il déploré, soulignant que « la même chose s’est produite en Irak et en Afghanistan où les occidentaux ont essayé d’y implanter leur modèle de démocratie. Les problèmes n’ont pas été réglés, certains se sont encore enlisés plus ».
Pour Moscou, la tâche principale de la Libye aujourd’hui est de veiller à ce que toutes les forces politiques, sans exception, s’unissent et développent une approche commune pour reconstruire leur pays dans de nouvelles conditions, une approche pour restaurer un État.
« C’est l’approche promue par l’Union africaine et personnellement par le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso, en tant que président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye », a-t-il expliqué.
Avant son speech devant la presse, Sergueï Lavrov a échangé pendant près d’une heure avec le président Denis Sassou-N’Guesso. Les deux pays poursuivent une coopération militaire et militaro-technique intensive dans le but de renforcer la capacité de défense de la République du Congo, a-t-il souligné à l’issue de l’audience.