A cinq mois de la 29ème Conférence des Parties sur le changement climatique (COP 29) qui aura lieu à Baku, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo (RC), deux Etats africains constituant le plus grand puits de carbone au monde, sont en passe de développer une vision commune sur la nouvelle économie du climat afin de peser lors des discussions.
Les pourparlers entre Kinshasa et Brazzaville sur ce dossier sont en cours. En sa qualité de président de la Commission climat du Bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie, Denis Sassou N’guesso a échangé mercredi 12 juin à Brazzaville avec la cheffe de la nouvelle économie du climat de la RDC, Stéphanie Mbombo, qui était porteuse d’un message écrit du président Félix Tshisekedi à son homologue congolais.

« Nous avons discuté sur la Commission climat du Bassin du Congo, où les présidents Denis Sassou N’guesso et Félix Tshisekedi voudraient que puissions avoir une vision commune sur la nouvelle économie du climat, sur le prix du marché carbone, sur la manière de définir la vision globale africaine du climat. Nous devons définir à partir de maintenant où irons-nous ? Comment vivrons-nous dans 10 ou 20 ans ? comment est-ce que nous définissons notre propre climat au niveau des infrastructures, de l’agriculture et au niveau scientifique. Et nous allons continuer ensemble dans cette vision commune, et c’est comme ça qu’on va peser face aux pays du nord, quand nous, pays de la région du Bassin du Congo, parlerons un même langage sur la nouvelle économie du climat, sur notre stratégie globale du climat pour la COP 29 et surtout pour la COP 30 qui va se passer au Brésil », a déclaré, devant la presse, la ministre déléguée de la RDC en charge de la nouvelle économie du climat, à l’issue de l’audience lui accordée par le président Sassou.
Au cours de cet entretien, le chef de l’Etat congolais et la ministre déléguée Stéphane Mbombo ont également évoqué la question relative à la création en RDC, de l’Institut pour la nouvelle économie du climat. Avec une vocation à la fois nationale et régionale, cet institut va réunir les experts pour travailler sur la question de la nouvelle économie du climat en RDC et dans la région du Bassin du Congo. Il a la mission de coordonner et centraliser les recherches effectuées par les organismes existants dans le domaine du climat afin de créer une cohérence des politiques du climat et de définir une stratégie globale à court, moyen et long termes.
« La RDC a eu cette vision de créer l’Institut du Bassin du Congo pour la nouvelle économie du climat. Le président Félix Tshisekedi avait écrit à ses homologues du Bassin du Congo, principalement le président Sassou N’guesso pour qu’on puisse voir comment est-ce qu’ensemble développer cet institut. Les questions du climat et l’expertise sont définies par les pays du nord, nous voulons nous, au niveau de l’Afrique, développer et exploiter notre expertise locale et régionale dans le climat pour définir nous-mêmes nos forêts, avoir notre propre base de données pourque nous puissions mieux les valoriser et avoir les compensations que nous méritons », a expliqué Stéphanie Mbombo.

Connu comme le « poumon de l’Afrique », le Bassin du Congo est le plus grand puits de carbone au monde, absorbant plus de carbone que l’Amazonie. S’étendant sur six pays, sa forêt tropicale assure la sécurité alimentaire et constitue une planche de salut essentielle pour les populations autochtones et locales, ainsi qu’un habitat crucial pour les espèces menacées. La préservation des forêts du bassin du Congo est vitale non seulement pour l’avenir de l’Afrique, mais aussi pour celui du monde entier. Les efforts mondiaux visant à lutter contre les effets du changement climatique et la perte de biodiversité dépendront de la préservation de cet écosystème riche et luxuriant.