La République du Congo (RC), disposant d’un fort potentiel agricole, avec 10 millions d’hectares de terres arables, a concédé plus de 12 000 hectares au Rwanda pour une durée de 20 ans, au terme d’une série d’accords signés en 2022. Un partenariat économique dénoncé par les ONG et les opposants invoquant la violation de l’article 219 de la Constitution congolaise, disposant que « nulle cession, nul échange, nulle adjonction du territoire national n’est valable sans le consentement du Peuple congolais appelé à se prononcer par voie de référendum ».
Alors que les voix se lèvent à Brazzaville pour exiger l’annulation de ces accords, Kigali vole au secours de l’administration Sassou, affirmant que « le Congo n’a pas vendu ses terres au Rwanda ».
Porteur d’un message écrit du président Paul Kagame à son homologue congolais, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, chef de la diplomatie rwandaise, a été reçue mercredi 10 juillet à Brazzaville, par le président Denis Sassou N’guesso. Cette missive porte, notamment sur le dossier brûlant de cession de terres congolaises aux entreprises rwandaises.
« Nous sommes venus ici réaffirmer que cette polémique malheureuse n’a pas lieu d’être puisque la République du Congo n’a pas cédé la moindre portion du territoire congolais au Rwanda, n’a vendu la moindre terre au Rwanda. Il y a simplement eu des accords de partenariat économique où des entreprises rwandaises sont venues explorer des opportunités d’investissement dans le domaine agricole, comme les entreprises congolaises pourraient aussi venir au Rwanda exploiter les mêmes opportunités », a expliqué le ministre rwandais des Affaires étrangères.

Pour l’administration Kagame, il s’agit d’ « une polémique créée et entretenue » par des groupes politiques « pour s’en prendre » au président Denis Sassou N’guesso, à ses réalisations et à son gouvernement.
En depit des protestations, le Rwanda tient à ce partenariat. « Nous sommes prêts à faire cette pédagogie pour expliquer la nature exacte de ces accords gagnant-gagnant », a souligné Olivier Jean Patrick Nduhungirehe.
Dans le cadre de ce projet de cession de terres, la holding Crystal Venture, proche du FPR, parti politique de Paul Kagame, avait annoncé l’investissement de 200 millions de dollars dans la Zone économique spéciale (ZES) de Maloukou à 70 km de Brazzaville. Quatre usines devaient démarrer en 2024.