L’Union européenne (UE) a, dans une déclaration faite mardi soir, demandé une enquête indépendante sur les pertes en vies humaines enregistrées dans la nuit de dimanche à lundi à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, à la suite d’une tentative d’évasion réprimée dans le sang par l’armée congolaise.
Dans cette nuit tragique, selon les autorités congolaises, 129 personnes ont perdu la vie, dont 24 par balles et les autres seraient décédées par étouffement. Une situation qui a poussé l’UE a exigé que la lumière soit faite à l’issue d’une enquête « indépendante et rapide ».
« Plus de 100 personnes sont mortes suite à des troubles dans la prison de Makala à Kinshasa. L’UE demande une enquête indépendante et rapide afin de faire la lumière sur ces événements tragiques et d’établir les responsabilités », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne.
Selon les témoignages, les événements seraient partis du pavillon 4, où les détenus ont cassé des portes pour tenter de s’évader de cette maison carcérale surpeuplée. Le gouvernement congolais, qui a écarté la thèse d’une attaque extérieure, a précisé qu’aucun prisonnier ne s’est évadé.
Dans sa réaction, la France a exigé une enquête « transparente et indépendante », déplorant notamment les incidents de violence sexuelle contre les femmes.
« L’ambassade de France regrette la tentative d’évasion de la prison de Makala et déplore le bilan en vies humaines, ainsi que les atteintes graves à l’intégrité physique et morale des femmes détenues. Elle présente ses condoléances aux familles des victimes et aux personnes blessées, et souhaite que toute la lumière soit faite de manière transparente et indépendante sur ces tragiques incidents », a-t-elle écrit dans un communiqué.
Le ministre congolais de la Justice a, quant à lui, dénoncé des « actes de sabotage prémédités » au moment où il se trouvait en itinérance à l’intérieur du pays pour étendre la politique de désengorgement des prisons et d’amélioration des conditions carcérales.
« Des enquêtes en cours pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage », a annoncé Constant, promettant qu’une réponse « implacable » leur sera réservée.