L’opposant Moïse Katumbi a dénoncé mercredi soir la « complaisance » du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale face à l’état des finances publiques en RDC qui, selon l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, principal poumon économique du pays, est un « scandale national ».
La gestion des finances publiques va de mal en pis. Ancien candidat à la présidentielle de décembre 2023, Moïse Katumbi, se basant sur le rapport de reddition des comptes examiné à l’Assemblée nationale, a fustigé les malversations systématiques « orchestrées » par le ministre sortant des Finances, mettant en lumière l’échec criant du ministre du Budget à assurer la transparence et la rigueur budgétaire.
« Ce mépris flagrant des lois nationales est totalement inacceptable », s’est-il offusqué, faisant remarquer que les récentes révélations de la Cour des comptes sont alarmantes : près de la moitié des dépenses budgétaires 2023 ont été détournées à travers des procédures d’urgence non réglementées, caractérisées par une absence totale d’engagements et de liquidations.
Face à ce « scandale financier », l’opposant a appelé les institutions de Bretton Woods à prendre des mesures décisives contre le gouvernement.
« Le rapport de reddition de comptes devrait inciter d’urgence le FMI et la Banque mondiale à agir. Leur soutien financier continu à travers l’assistance budgétaire est intenable alors qu’ils semblent ignorer la crise économique et sociale qui touche plus de 100 millions de Congolais. Il est essentiel que ces institutions mettent fin à cette complaisance inacceptable et prennent des mesures décisives », a-t-il indiqué.
Pour Katumbi, tout est noir. Alors que les enseignants, militaires et fonctionnaires peinent à subsister avec des salaires « indignes », le leader du parti Ensemble pour la République a condamné « l’audace » qui a animée l’argentier national pour rembourser dette publique intérieure à hauteur de « 504 % » des crédits budgétaires alloués.
« Il est impératif d’exiger un audit immédiat de tous les paiements liés à cette dette, ainsi que la publication des listes des bénéficiaires. La recherche de la transparence n’est pas une atteinte au ministre, c’est plutôt un droit essentiel. Il faut mettre un terme à l’impunité qui règne parmi les auteurs de malversations financières! », a-t-il réclamé.
S’agissant du programme de développement de 145 territoires, initiative phare de l’administration Tshisekedi, Katumbi a noté qu’il a affiché un taux d’exécution pitoyable.
« Nos provinces restent complètement négligées. En termes d’allocation d’investissement, rien ne leur a été attribué. Dépourvues d’infrastructures telles que les routes, l’eau et l’électricité, nos communautés sont marginalisées et exposées à la pauvreté, à la corruption et à l’exploitation », a-t-il dénoncé, soulignant qu’il est grand temps de mettre un terme à cette mauvaise gestion catastrophique et de défendre les droits des communautés rurales en proie à cette négligence scandaleuse.
A l’occasion de l’examen, à l’Assemblée nationale, de la loi rectificative de finances exercice 2024 et de la loi de reddition des comptes pour l’exercice 2023, plusieurs députés ont dénoncé les dépassements budgétaires dans les différentes institutions.