L’archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu, « reste ouvert » à la béatification du roi Baudouin, dont l’ouverture de la procédure a été annoncée par le Pape François, tout en rappelant les accusations selon lesquelles le souverain belge était responsable de l’assassinat de Patrice Lumumba, leader de l’indépendance congolaise et premier Premier ministre du Congo, le 17 janvier 1961.
S’exprimant mardi 22 octobre, depuis Vatican, devant la presse au cours d’une conférence sur les travaux du Synode des évêques, le cardinal Ambongo ne s’est pas opposé catégoriquement à ce que cet acte, qui permet à l’Église de mettre en avant une personnalité défunte qui, par sa vie et ses actes, a valeur d’exemple et mérite la vénération des fidèles, soit appliqué au roi Baudouin.

Cependant, il a évoqué « une tache noire » qui bave sur celui qui, sans reconnaître les crimes commis pendant la colonisation, affirmait le 30 juin 1960, six mois avant l’assassinat de Lumumba que, « l’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’oeuvre conçue par le roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ».
Fridolin Ambongo a émis des réserves, dans la foulée, car « nous ne connaissons pas toutes les implications de sa vie », a-t-il déclaré.
« Nous restons ouverts. Pour nous, c’était un homme politique qui était religieux et qui avait beaucoup de courage. Si le dossier fonctionne et qu’ils veulent le présenter pour la canonisation, nous sommes d’accord », a-t-il souligné.
Fin septembre, à l’issue de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles, le Pape François a annoncé ouvrir le procès en béatification du souverain belge, qui avait notamment refusé de ratifier une loi sur l’avortement en 1992.
Pour l’opposant congolais, Martin Fayulu, qui dit soutenir « totalement » le cardinal Fridolin Ambongo, il est essentiel de clarifier les responsabilités du roi Baudouin dans l’assassinat de « notre héros national Patrice Lumumba avant d’envisager sa béatification ». Aussi, a-t-il insisté, l’Église catholique doit réfléchir aux conséquences des actes de son ancêtre Léopold II sur la RDC.
La béatification permet à l’Église de mettre en avant une personnalité défunte qui, par sa vie et ses actes, a valeur d’exemple et mérite la vénération des fidèles. C’est la première étape avant la canonisation, degré supérieur dans la dévotion chez les catholiques.