Le président angolais, João Lourenço, médiateur dans la crise entre la RDC et le Rwanda, croit encore pouvoir trouver un accord pour une paix définitive dans l’est du territoire congolais. Lors de la traditionnelle cérémonie d’échange des vœux avec le corps diplomatique accrédité en Angola, vendredi 24 janvier, il a assuré qu’il continuera à mettre toute son expérience au service de la paix dans cette région en proie à de violents affrontements entre l’armée congolaise et le M23 soutenu par l’armée rwandaise.
Dans le contexte des désaccords diplomatiques persistants entre Kinshasa et Kigali, alors que les Forces rwandaises de défense et les rebelles du M23 poursuivent leur expansion territoriale au Nord-Kivu, João Lourenço a promis de redoubler d’efforts pour trouver « des solutions viables » à ce conflit, afin de mettre un terme définitif aux cycles récurrents d’instabilité et de violence qui affligent cette région.

« Bien que nous traversions actuellement une période d’impasse dans les discussions visant à parvenir à un accord sur la fin définitive du conflit à l’Est de la RDC, nous gardons l’espoir que, malgré les derniers développements négatifs autour de Goma, nous serons en mesure de surmonter les divergences qui persistent encore et qui scelleront finalement la paix définitive entre la RDC et le Rwanda, fermant ainsi un autre chapitre de l’histoire convulsive de l’Afrique », a-t-il déclaré devant les chefs des missions diplomatiques et consulaires, les représentants des organisations du système des Nations unies et d’autres institutions étrangères accréditées en Angola.
Pendant ce temps, les combats se poursuivent entre les FARDC et les RDF-M23 autour de Sake, carrefour stratégique sur la route de Goma, où le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwami, a tué jeudi lors des affrontements.

Le chef de l’Etat angolais, qui se prépare à prendre les rênes de l’organe suprême de prise de décision et de définition des politiques de l’Union africaine (UA), a souligné que son gouvernement « restera fidèle à sa tradition de promotion d’un dialogue interactif et inclusif ».
A la demande de la RDC, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira lundi pour se pencher sur cette crise. Vendredi, la cheffe de la diplomatie congolaise qui séjourne à New York a échangé notamment avec Earle Courtenay Rattray, directeur de cabinet du secrétaire général de l’ONU.
Thérèse Kayikwamba a, à cette occasion, dénoncé fermement le maintien du statut de pays contributeur en troupes (aux OMP) accordé au Rwanda. Elle a qualifié cela d’insulte envers l’ONU et les Casques bleus tombés dans l’est de la RDC sous les attaques de la coalition RDF-M23, et ceci malgré le récent rapport accablant du Groupe d’Experts de l’ONU qui confirme, une fois de plus, le soutien du Rwanda au M23 et le pillage systématique des ressources naturelles de la RDC par cette coalition meurtrière.