Les Congolais iront aux urnes en 2023, pour choisir de nouveaux dirigeants. En 2006, 2011 et 2018, la tenue des élections législatives et présidentielles ont donné lieu à la formation des alliances et des coalitions des partis politiques autour particulièrement des candidats Joseph Kabila et Jean Pierre Bemba (2006) entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi (2011) et entre Félix Tshisekedi, Martin Fayulu et Ramazani Shadary (2018).
Selon plusieurs analystes, les raisons à la base de cette pratique n’ont pas été celles relatives aux objectifs de consolidation de la démocratie, de la gouvernabilité de l’état ou de la cohésion nationale. « Ils se sont mis ensemble dans l’unique objectif d’accéder au pouvoir pour s’enrichir au détriment de la population. Ces personnalités et organisations politiques qui ne partagent la même vision, ni idéologie, ont constitué une oligarchie populicide », ont-ils constaté.
Le moment semble donc venu pour changer le paradigme. C’est dans ce cadre que le Premier ministre honoraire de la RDC, Adolphe Muzito, qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de 2018, a soulevé des préalables pour la désignation d’un candidat (président) commun et la formation d’une plateforme en perspective des élections de 2023. Il s’agit notamment de l’élaboration d’un programme commun. « C’est l’offre politique qui doit précéder les candidatures des uns et des autres », a souligné le secrétaire général du parti de Muzito.
Cette idée est bien accueillie par plusieurs personnalités politiques. Pour Firmin Yangambi, candidat déclaré à la présidentielle de 2023, « Tous ceux qui pensent pouvoir offrir une alternative devraient y penser ». Le leader de la « Dynamique changer ce Congo » appelle donc les uns et les autres à « quitter les egos et l’attentisme », afin de mettre en commun leurs idées.
« Les forces politiques et sociales qui veulent offrir une véritable alternative pour une gouvernance sérieuse devraient commencer des échanges autour d’un programme commun. S’organiser pour aider la patrie et notre peuple », a-t-il dit.
L’ancien prisonnier politique sous le régime Kabila trouve « malhonnête » que Martin Fayulu affirme que « sa candidature 2023 ne peut être retirée au profit de quiconque et quoiqu’il en soit », alors qu’en 2018, il a été « propulsé au devant de la scène et soutenu par des compatriotes qui se retirent de la course », notamment Adolphe Muzito, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi.
Reagan Ndota