Les Burkinabè veulent tourner la page de la division et ouvrir la voie vers la réconciliation nationale. La dernière rencontre à Ouagadougou, entre l’ancien président Blaise Compaoré et l’actuel chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Damiba a jeté les bases.
Les choses s’accélèrent. Dans un message aux populations du Burkina, Compaoré qui vit en Côte d’Ivoire, a demandé pardon à ses compatriotes, plus particulièrement à la famille de Thomas Sankara, pour tous les abus qu’il commis durant son mandat.
« J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », a-t-il dit.
Il souhaite que les Burkinabè puissent aller désormais de l’avant pour reconstruire « notre destin commun sur la terre de nos ancêtres. Ensemble, dans un esprit de patriotisme, donnons-nous la main pour taire définitivement nos querelles et rancœur ».
Selon Blaise Compaoré, il est important aujourd’hui, de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous.
« C’est l’unique voie, qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranlé ses fondements. Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique », a-t-il exhorté.
Ainsi , appelle-t-il tous les filles et fils du Burkina, de l’intérieur comme de l’extérieur, à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de notre nation.
L’ex-président Blaise Compaoré a dirigé le Burkina Faso de 1987 à 2014. Le 6 avril 2022, il a été condamné, par contumace, à la prison à vie par le tribunal militaire de Ouagadougou, pour « attentat à la sureté de l’Etat et complicité dans l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara en 1987 ».
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, Thomas Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du coup qui porta au pouvoir son compagnon d’armes Blaise Compaoré. Ce dernier a été chassé du pouvoir et poussé à l’exil en Côte d’Ivoire par une insurrection populaire en 2014.
Malgré le mandat d’arrêt international émis contre lui par le tribunal militaire d’Ouagadougo, Compaoré a pu effectuer une visite au Burkina Faso, du 7 au 9 juillet 2022, sur invitation de l’actuel président, le lieutenant-colonel Damiba.
Reagan Ndota