L’Eglise du Christ au Congo (ECC) regrette que la version finale de la loi électorale a été promulguée sans une plénière publique sanctionnant les travaux de la commission politique administrative et juridique (PAJ) mixte pour départager l’Assemblée nationale et le Sénat.
Dans une déclaration faite à l’issue du colloque d’évaluation du processus électoral, tenu du 13 au 14 juillet à Kinshasa, l’ECC a recommandé au Parlement de considérer que cette loi électorale n’est pas en mesure d’amener les congolais au processus électoral apaisé et, par conséquent, inscrire son amendement à l’ordre du jour à la prochaine session.
Pour l’Eglise protestante, à défaut de corriger le flou entretenu dans certaines dispositions de la loi au niveau de mesures d’application, le processus en cours renferme, sans moindre doute, les tares d’un processus non crédible, non transparent et conflictuel.
Elle demande donc aux deux chambres du Parlement de réaliser que « la présente loi électorale renforce le doute sur la sincérité du législateur, de doter le pays d’un cadre juridique susceptible de garantir la crédibilité du processus électoral de 2023 » .
Aussi, souligne l’ECC, le Parlement doit garder à l’esprit que toute prétention d’agir au nom du peuple, sans le peuple et contre le peuple, devient un danger pour la démocratie représentative.
L’ECC note que l’actuelle loi n’a pas vidé les préoccupations qui ont dangereusement entaché la crédibilité du processus de 2018, notamment la controverse autour de la machine à voter, le deficit de transparence quant à la rationalité du mode de vote, à la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, au mode et à la chaîne de transmission des résultats, au nombre et à la localisation de bureaux de vote et des centres de compilation, au déficit de gestion rationnel des contentieux, aux méfaits de pluralité de candidatures pour une énième personne à plusieurs scrutins directs, au contrôle des mécanismes du seuil d’éligibilité.
Cette loi est aussi remise en cause par l’opposition qui accuse la famille politique du président Félix Tshisekedi d’avoir taillé sur mesure ladite loi, afin d’organiser la fraude électorale. La coalition Lamuka et le FCC exigent des réformes consensuelles.
Reagan Ndota