« Quel qu’en soit le prix, la durée constitutionnelle des mandats électifs n’est pas une question négociable », tranche Ensemble pour la République, qui accuse auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, le régime Tshisekedi de s’être offert « une CENI et une Cour constitutionnelle soumises à sa volonté de fraude électorale et des résultats arrangés d’avance ».
Le secrétaire général d’Ensemble pour la République, Dieudonne Bolengetenge a été parmi les personnalités de l’opposition reçues par la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU à Kinshasa. Dans son intervention, le proche collaborateur du présidentiable Moïse Katumbi, a fait observer aux diplomates onusiens « que la planification de la fraude électorale par le président Tshisekedi et sa famille politique est en cours ».
« Cette planification a commencé bien en amont de ce que nous voyons présentement. La culpabilisation de la Monusco par des propos de certaines autorités institutionnelles telles que le président du Sénat, honorable Modeste Bahati Lukwebo et certains ministres de la République qui ont incité la population à méconnaitre le travail des Nations unies en RDC et exiger le retrait de la Monusco pour éviter tout témoin gênant de la communauté internationale sur ces élections qu’ils veulent frauduleuses et chaotiques. Faudrait-il y ajouter que ces responsables n’ont pas été interpellés, ni blâmés ou sanctionnés au pays », a-t-il expliqué.
Pas de glissement du calendrier électoral
Ensemble pour la République a insisté sur la tenue des élections dans les délais constitutionnels. Pour cette formation politique, il est hors de question que le régime Tshisekedi se serve de la crise sécuritaire pour reporter les scrutins prévues en décembre 2023.
« Quant au fantôme de glissement du calendrier électoral qui plane de nouveau sur le ciel congolais, eu égard aux déclarations du Président de la République et du président de la CENI, Ensemble pour la République ne soutient pas ce schéma et n’envisage pas d’accorder une minute de plus à ceux qui étaient hier des fervents défenseurs du strict respect de la Constitution et s’évertuent aujourd’hui de manière tacite à reproduire au peuple congolais, le triste schéma de la dernière partie du mandat du régime Kabila », prévient Bolengetenge.
Dans la foulée, il a fait remarquer aux membres du Conseil de sécurité que des négociations entre la présidence de la République de la RDC et le M23 avaient déjà eu lieu en cachette à Nairobi, à l’insu du Parlement, et étaient assorties des promesses. Par conséquent, dit-il, le non-respect des engagements débouchant sur les regrettables dérapages actuels ne devrait pas servir d’alibi au report des élections et à la poursuite d’une gestion irresponsable de la RDC.
Il faut un consensus sous la houlette de l’ONU
Le parti de Katumbi a rappelé que de « mauvaises élections produisent de mauvais dirigeants ; les mauvais dirigeants poursuivent ou aggravent la mauvaise gouvernance qui conforte la misère de la population ; cette misère et le désespoir qui l’accompagnent motivent des situations de violences urbaines et/ou intercommunautaires et, fertilisent des terreaux de recrutement des groupes armées qui sèment massacres et désolation ».
Pour éviter le chaos, Ensemble pour la République a soulevé l’obligation d’organiser un processus électoral libre, inclusif et crédible, et de respecter la volonté du peuple congolais à travers les urnes.
« Devant la mauvaise foi du povoir en place qui s’est offert une CENI et une Cour constitutionnelle soumises à sa volonté de fraude électorale et des résultats arrangés d’avance, Ensemble pour la République recommande comme voie de sortie de crise une évaluation sans complaisance du processus en cours, sous la houlette des Nations unies, pour un consensus sur des questions essentielles de toutes les parties prenantes à ces élections », a-t-il proposé.
Aussi, a-t-il souhaité que le registre des sanctions fortes et dissuasives de la Communauté internationale soit ouverte pour s’abattre sur tous les protagonistes qui veulent faire dérailler la compétition électorale vers l’aggravation des situations d’instabilité et de violences en RDC et dans la sous-région africaine.
Les Katumbistes muselés
Selon Dieudonné Bolengetenge, il y a des faits avérés confirmant le mauvais climat politique entretenu, susceptibles de compromettre la tenue des élections dans des conditions apaisées.
« Les attaques à répétition de nos militants et des installations des sièges de notre organisation politique, tant en province qu’ici dans la capitale ; le refus, en date du 07 février 2023, d’autoriser le survol et l’atterrissage de l’avion du président Moise Katumbi en partance pour Moba ; le 17 février 2023, des brigands munis d’armes blanches ont attaqué les militants et cadres de notre organisation politique lors de l’enrôlement à Kindu de Monsieur Salomon Idi Kalonda Della, Haut-cadre de notre parti, causant mort d’homme et une centaine de blessés graves ; et cette situation s’est répétée hier 09 mars 2023 à Kananga au Kasaï-Central ; la confiscation injustifiée par les services de sécurité (ANR) à l’aéroport de N’djili depuis le 16 février dernier des matériels de visibilité de Ensemble pour la République déjà dédouanés », a-t-il déploré.
Le parti de Moïse Katumbi s’est aussi inquiété de l’aveu tacite de proximité et de complicité de la CENI avec des personnes proches du pouvoir détenant par devers elles, du matériel, des bulletins d’enregistrement et des cartes d’électeurs vierges, des cas flagrants et scandaleux confirmés par la CENI et qui défraient la chronique.