Le ministre congolais des Affaires étrangères pense que le rapport de l’ONU confirmant des attaques de l’armée rwandaise en RDC doit être considéré comme un élément qui aide à régler définitivement la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est du Congo depuis plus de vingt ans.
Christophe Lutundula invite ainsi le président angolais, João Lourenço, médiateur désigné de l’Union africaine, à l’utiliser à bon escient. « Ce rapport doit être considéré comme un élément qui aide à la solution de la crise de confiance, la crise sécuritaire que nous connaissons. Nous demandons au président João Lourenço de l’utiliser à bon escient. Le dialogue ne vaut que quand il y a confiance », a-t-il dit.
Le patron de la diplomatie congolaise est catégorique: « Il faut que le M23 quitte les territoires et localités qu’il occupe » et que « le Rwanda cesse d’apporter son soutien » à cette force négative. « Il faut que nous jouons carte sur table et qu’on tienne absolument compte des intérêts du peuple congolais », a-t-il souligné.
La RDC exige des sanctions contre le Rwanda
Après les révélations des experts onusiens, le gouvernement congolais estime que ce qui reste à faire maintenant est que « le Conseil de sécurité en tire toutes les conséquences en termes de sanctions, d’accompagnement actif de la RDC pour éradiquer le cancer des groupes armés, que l’Union africaine tire aussi les conséquences du rapport, il reste également que toutes les organisations sous-régionales puissent se comporter de la même manière ».
Lutundula fait remarquer que « s’il n’y a pas de sanctions, on créerait un précédent fâcheux et la tentation sera toujours forte de suivre ces mauvais exemples ».
Par ailleurs, la RDC n’exclut pas la possibilité d’expulser l’ambassadeur rwandais et de rompre les relations diplomatiques avec Kigali.
« Tant que la situation perdure, tout est ouvert. Ce qui est fait est gravissime, aucun Etat ne peut admettre cela », a prévenu le ministre congolais des Affaires étrangères rappelant que la coopération avec un pays qui viole l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC ne peut se faire de n’importe quelle manière.
Reagan Ndota