Il ne peut pas avoir de développement durable sans paix ni sécurité. Les violences communautaires qui sévissent dans l’espace Bandundu constituent, sans nul doute, un frein pour la mise en place des politiques publiques visant l’amélioration des revenus et la réduction de la pauvreté.
Le Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito appelle les différentes communautés à vivre dans la cohésion et à privilégier la paix. Dans cette partie Ouest de la République démocratique du Congo (RDC), le nombre important de jeunes doit être un atout au développement et non un facteur de tension. Il est donc temps de mettre fin au conflit Teke-Yaka qui a pris des proportions inquiétantes.
Arrivé samedi 24 septembre à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, accompagné de son épouse et de quelques collaborateurs, Muzito a échangé avec les différentes couches sociales. Chefs coutumiers, acteurs de la société civile, jeunes et vieux…ont tous participé à la conférence tenue lundi 26 septembre dans la salle du cinquantenaire. Pendant près de trois heures, l’ancien chef du gouvernement congolais a répondu aux différentes préoccupations des Kwangolais.
« L’initiateur de Nouvel Elan n’a rien esquivé. C’est un exercice auquel ce dialectique est très habitué. Les gens se sont librement exprimés, sans faux-fuyants. Le sujet qui fâche pour le moment est bien entendu la situation des violences que vivent les habitants du Kwango », a indiqué un cadre du parti de Muzito.
Titriser les terres pour résoudre les différents conflits
Dans son speech, Adolphe Muzito a expliqué la genèse du conflit relatif au problème des terres. Il a fait remarquer que « tout remonte à l’époque colonial où les auxiliaires de Léopold II s’étaient approprié des terres, expropriant ainsi les chefs des terres ».
Pour lui, « la solution viendra de la titrisation des terres, gage d’une solution durable à un problème qui prend de l’ampleur ».
« Il faut qu’on refasse des réformes sur le plan foncier ; qu’on revoit le code minier et la loi foncière (Loi Bakajika), faire une distinction entre les terres appartenant à l’Etat et celles des communautés locales. Et quand les communautés auront leurs terres de manière titrisée, elles pourront facilement accueillir n’importe qui parce qu’elles seront déjà sécurisées juridiquement », a-t-il fait savoir.
Après Kenge, Adolphe Muzito va se rendre notamment à Feshi, Popokaba et Kasongo-Lunda. Il s’agit de la deuxième étape sa croisade de paix après celle de Maï-Ndombe. « Homme de terrain, il a pris le risque de faire la descente de Kwamouth, un territoire à feu et à sang ».
Une main noire derrière le conflit Teke-Yaka
Il y a une « main noire » derrière les violences qui sévissent dans les provinces du Maï-Ndombe, Kwango et Kwilu, a affirmé lundi le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Daniel Aselo.
Le patron de la territoriale a fait cette déclaration à l’issue de la réunion sécuritaire qu’a présidée le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Pour mettre fin à cette crise, l’armée et la police ont été déployées sur le terrain, a rassuré Aselo.
Après le territoire de Kwamouth dans le Maï-Ndombe, le conflit meurtrier qui déchire les ethnies Téké et Yaka a atteint le Kwilu. Plusieurs sources ne parlent plus de conflit Teke et Yaka car, selon elles, cette insécurité prend des proportions très inquiétantes au point de ne plus savoir qui en sont les vrais instigateurs.
Reagan Ndota