Dans son briefing vendredi devant le Conseil de sécurité, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita a réitéré la disponibilité de la Monusco, à travers ses bons offices, à promouvoir un dialogue constructif entre les parties prenantes.
A Kinshasa, l’opposition accuse l’administration Tshisekedi de préparer la fraude électorale. Selon Martin Fayulu, le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) qu’il qualifie de « proche de Félix Tshisekedi » a frauduleusement augmenté le nombre de centres d’inscription des électeurs de l’espace Kasaï (fief du président de la République), alors que dans les provinces réputées comme bastions de l’opposition, les CI ont été diminués.
Bintou Keita a fait remarquer au Conseil de sécurité que la « publication du calendrier électoral a été contestée par certains acteurs de l’opposition et de la société civile, dans un contexte de tensions et de polarisation politique grandissante, menant parfois à des discours très violents ».
Le calendrier électoral prévoit les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales le 20 décembre 2023.
Intervenant par visioconférence à cette réunion du Conseil de sécurité, la militante la Lucha, Rebecca Kabuo a regretté l’absence de consultations avec la société civile sur le calendrier électoral. Elle a jugé crucial de réfléchir à la participation politique actuelle des femmes et des jeunes en RDC, ainsi qu’à leur espace civique qui leur permet de s’exprimer.
« Les candidates sont confrontées au manque d’information, au manque de financement et à la violence sexiste » a-t-elle déploré, en soulignant aussi que le calendrier électoral annoncé par la CENI ne prévoit qu’un délai de 30 jours pour l’inscription des électeurs, ce qui est trop court pour garantir une pleine participation non seulement des femmes, mais aussi des personnes déplacées et des personnes handicapées, en particulier dans les zones de conflits.
Le représentant de l’Irlande a, pour sa part, salué les efforts déployés par la CENI et appelé à garantir que le prochain processus électoral permette la meilleure participation des femmes possible.
Le Brésil, par le canal de son ambassadeur à l’ONU, a indiqué qu’il espère que les élections prévues en décembre 2023 permettront d’aboutir à des progrès.
Reagan Ndota