62 ans après son indépendance, la RDC est toujours à la recherche de voies et moyens pouvant permettre d’asseoir la démocratie, à travers des institutions républicaines, issues d’élections crédibles et démocratiques.
Depuis la promulgation de la Constitution du 18 février 2006, le pays est à son quatrième cycle électoral. Elu président de la République en 2018, Félix Tshisekedi, 59 ans, veut rempiler en 2023. A la tête d’un parti historique, UDPS, l’actuel du Palais de la Nation compte notamment sur son bilan pour prolonger son bail.
Cependant, rien n’est aisé pour le cinquième président congolais. Il va devoir faire face à Martin Fayulu (son challenger de 2018), Augustin Matata, Adolphe Muzito et probablement le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Ces présidentiables jugent « chaotique » le bilan de Félix Tshisekedi et proposent une alternative.
A 11 mois des scrutins, l’opposition multiplie des stratégies pour empêcher la réélection de Félix Tshisekedi qu’elle traite « d’incompétent ». L’option d’une candidature commune n’est pas exclue afin de maximiser les chances de la victoire. La société civile s’y implique. En première ligne du combat pour le départ du régime Kabila, le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a annoncé qu’il va « developper un front commun contre Félix Tshisekedi ».
Retour à la case départ
Le front anti-Fatshi va, sans doute, voir le jour dans les prochaines semaines. Les forces politiques sociales semblent se focaliser plus sur la présidentielle, une lutte contre un individu. Comme en 2018, les législatives sont reléguées au second plan, le débat autour de l’offre politique oublié. Et on repart à zéro.
La politique de « ôte-toi de là que je m’y mette » n’est pas encore réglée. Hantée par l’envie de succéder à Kabila sans changer le système, l’opposition s’était réunie en novembre 2018 à Genève en Suisse, pour choisir un candidat commun (Martin Fayulu), qui n’a pas réussi à remporter la présidentielle.
De cet échec, aucune leçon n’a été tirée. Aujourd’hui, faire un front commun contre Félix Tshisekedi, sans un programme commun, sans penser aux élections législatives, ouvre grandement la porte pour un deuxième douleureux échec.
Il faut proposer une meilleure offre politique et se concentrer sur les législatives
Les erreurs commises en 2018 à Genève doivent être corrigées. Il n’est plus question de débattre sur des individus, pour chasser le régime en place.
C’est dans ce sens que l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito a indiqué que les alliances politiques et électorales doivent se faire sur base de la convergence des programmes.
« Le moment venu s’il se dégage des convergences autour de nos programmes respectifs à Martin Fayulu et à moi ; son parti et au mien, mais aussi avec d’autres forces politiques et sociales, c’est sur cette base là que les alliances politiques et électorales pourront avoir lieu », a expliqué le leader de Nouvel Elan.
Même si le président de la République incarne l’autorité de l’État; assure le fonctionnement normal des pouvoirs publics et est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités conclus, il ne faut pas oublier que, c’est le Premier ministre qui conduit la politique du gouvernement et répond devant la représentation nationale.
« Le gouvernement définit, en concertation avec le président de la République, la politique de la nation et en assume la responsabilité. Le gouvernement conduit la politique de la nation », dispose l’article 91 de la Constitution.
Reagan Ndota