Les Congolais ont commémoré, ce mercredi 4 janvier 2023, la journée des martyrs de l’indépendance. 64 ans sont passés depuis que le sang des Congolais avait coulé à la suite des émeutes. Cette date avait accéléré la marche vers l’indépendance de la RDC.
L’héritage des martyrs de l’indépendance a été galvaudé, regrette le président de l’Action pour la démocratie et le développement du Congo (ADD-Congo), qui appelle ainsi la population à une prise de conscience en récupérant son pouvoir afin de le confier aux dirigeants compétents, qui vont honorer le combat des « aïeux ».
Selon Prince Epenge, l’administration Tshisekedi est totalement aux antipodes des idéaux des pères de l’indépendance. Il accuse l’actuel régime d’avoir aliéné la souveraineté de la RDC.
« Aujourd’hui après que nous ayons l’indépendance, c’est l’armée ougandaise, l’armée du Sud-Soudan, qui sont venues au Congo pour protéger les Congolais, mais pourquoi Lumumba, Kassavubu, se sont battus ? Nous avons trahi les pères fondateurs, nous devons prendrons conscience, surtout la population, de récupérer le pouvoir pour mettre les dirigeants qui méritent, pour donner un sens au combat de nos aïeux », a-t-il dit.
Le pays en lambeaux, la population paupérisée, les dirigeants sont préoccupés par la conservation du pouvoir, et ce, de manière anti-démocratique. Epenge charge Tshisekedi.
« Aujourd’hui, on signe les accords avec le Rwanda, on ouvre les portes aux Rwandais qui nous envahissent. Au nom du pouvoir, on est prêt à vendre le Congo et ses richesses. Le pouvoir pour le pouvoir, pourvu qu’on marche sur le tapis rouge même si les Congolais meurent de faim, n’ont pas d’emploi. L’essentiel est de rester au pouvoir, même par la fraude électorale. Ce n’est pas ça le combat pour lequel les martyrs du 4 janvier avaient donné de leurs vies », a dénoncé le proche de Martin Fayulu.
Au regard de cette situation, Prince Epenge appelle à tirer des leçons de la lutte menée par les pères de l’indépendance afin d’améliorer les choses. « Nous devons enseigner cette glorieuse histoire… pourquoi le sang de nos aïeux a été versé ? C’est parce qu’ils voulaient que nous puissions avoir la liberté », a-t-il expliqué.
Retour sur la date du 4 janvier 1959
Le 4 janvier 1959, l’Abako (l’alliance des Bakongos, un peuple de l’ouest du pays) avait prévu un meeting à Kalamu, une commune de la capitale, Léopoldville. Le bourgmestre de la ville, Jean Tordeur, demande aux organisateurs de reporter la manifestation, ce qu’ils acceptent. Mais, le 4 janvier, une foule se rassemble néanmoins à l’endroit prévu.
Le leader de l’Abako, Joseph Kasavubu, prononce un court discours, annonçant que la réunion aura lieu plus tard, puisque le gouvernement belge a prévu de faire une déclaration le 13 janvier. Mais, la foule ne veut rien entendre.
Dans les heures qui suivent, la situation s’envenime. Des milliers de supporters de foot, déçus d’une défaite récente, se joignent aux manifestants. Des maisons, des magasins, des missions religieuses et symboles de l’autorité coloniale sont vandalisés. Des policiers et des militaires interviennent en tirant à balle réelle.
La répression est très violente. Le bilan officiel des trois jours de révolte est de quarante-neuf morts. Mais d’autres sources, notamment celles de l’Abako parlent des centaines de morts. Kasavubu et d’autres meneurs de l’Abako sont arrêtés et emprisonnés pendant quelques mois.
Le 13 janvier, le roi Baudoin de Belgique, dans son discours, annonce une « large décentralisation conjuguée avec une extension rapide du système électoral, et l’abandon de toute discrimination entre noirs et blancs ».
L’indépendance est aussitôt annoncée par les autorités belges et vite organisée, elle interviendra le 30 juin de l’année suivante.
Reagan Ndota