L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a recommandé au gouvernement de suspendre sa participation à la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) qui, selon elle, « pour des raisons économiques et hégémoniques », n’éprouve aucun intérêt évident à voler au secours de la RDC, « au risque de se tirer une balle dans le pied ».
Dans une déclaration, l’ACAJ a fait remarquer que le déploiement de la force régionale régionale en RDC, procède d’une stratégie politico-militaire savamment pensée pour assurer, lentement et sûrement, le démantèlement progressif des frontières orientales du pays de Félix Tshisekedi.
Pour sauver la nation, l’organisation de la société civile estime que le gouvernement congolais doit « renoncer à la mise en œuvre de tous les instruments auxquels il aurait adhéré dans ce cadre et assurer le retrait, sans délai, des forces régionales d’intervention de I’EAC déployées en RD Congo incapables de contenir l’activisme et l’avancée du M23 ».
« Il est clairement établi que les pays de l’EAC continuent de considérer la RD Congo sous le prisme avilissant de réservoir des ressources naturelles devant leur profiter quelles qu’en soient les modalités d’approvisionnement. Et pour parvenir à cette fin, il leur faut une RD Congo faible et territorialement émiettée », a dénoncé la structure dirigée par Georges Kapiamba.
Selon l’ACAJ, le sommet de Bujumbura a révélé en réalité que la force régionale d’intervention de l’EAC, au lieu de défendre l’intégrité territoriale de la RDC et d’assurer la sécurité des populations meurtries, en collaboration avec les FARDC, « constitue paradoxalement une stratégie, mieux une arnaque politico-militaire dont le dessein est de participer à la balkanisation de la RD Congo, sous-couvert de l’EAC ».
Face à cette situation, elle appelle le gouvernement à entreprendre des démarches nécessaires en direction d’autres partenaires bi ou multilatéraux, notamment de la SADC pour un appui substantiel aux FARDC quant à la formation et à la mise à disposition d’une logistique militaire appropriée.
L’exécutif est aussi invité à mener un plaidoyer auprès des Nations-Unies et de l’Union européenne aux fins d’obtenir des sanctions contre les Etats et/ou les multinationales qui achètent des minerais de sang exportés frauduleusement de la partie Est de la RDC et non retracées par le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses.
La loi de programmation militaire doit également, selon l’ACAJ, être mise en œuvre urgemment afin de permettre la construction et la montée en puissance d’une armée capable de maintenir la paix dans le pays et le défendre contre les agressions extérieures, de faire respecter l’ordre public et d’assurer la sécurité des personnes.
Reagan Ndota