Fayulu charge de nouveau Tshisekedi. Cette fois-ci, le sévère réquisitoire de l’opposant contre le cinquième président congolais a été transmis aux chefs d’État africains, qui se réunissent du 18 au 19 février au siège de l’Union africaine (UA), dans le cadre du 36e sommet de l’organisation continentale.
Dans sa correspondance, Martin Fayulu a commencé d’abord par rappeler que, depuis le 8 février 2019, à la suite de la crise post-électorale de 2018, il se fait le devoir chaque année d’écrire aux dirigeants africains, lors du sommet annuel de l’UA pour attirer leur attention sur la « crise de légitimité » qui ronge la RDC et ses effets pervers sur le fonctionnement des institutions du pays et sur sa sécurité.
Jugeant « regrettable » de constater que toutes ses correspondances sont restées lettre morte, Fayulu a fait remarquer que la RDC s’est davantage embourbée dans des complications d’ordre politique, sécuritaire, économique et social « qui menacent terriblement la stabilité de la région et compromettent toute perspective de développement au profit de nos populations ».
Dans la foulée, il a accusé le président Félix Tshisekedi d’avoir exacerbé le tribalisme et fait adhérer la RDC dans la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), contre la volonté du peuple congolais.
« Ce faisant, il a clairement jeté notre pays dans les bras de ces forces qui, véritablement, détruisent nos aspirations à la paix et à la sécurité », a-t-il fustigé.
Fraude électorale
Selon l’opposant Fayulu, « Félix Tshisekedi qui n’a pas été élu en 2018 par le peuple congolais a mis en place un dispositif de tricherie pour les prochaines élections notamment en nommant les juges constitutionnels en violation de la Constitution, en désignant de manière cavalière les membres de la commission électorale, en s’octroyant une loi électorale à son avantage et en proclamant l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ».
Face à cette situation, il a demandé à l’Union africaine d’oeuvrer activement pour emmener toutes les parties prenantes à se mettre autour d’une table pour pouvoir dégager un consensus autour des défis réels auxquels la RDC est confrontée.
« C’est alors seulement que nous serons en mesure de trouver des solutions viables et ainsi créer les conditions pour des élections transparentes, impartiales et apaisées, conformément à la Constitution de la RDC et aux normes régionales », a-t-il conclu.
Reagan Ndota