Le président de la Commission de l’Union africaine juge « satisfaisant » le bilan de l’organisation continentale en 2022, en dépit de quelques fragilités qui se manifestent dans les champs politique et sécuritaire.
Dans son allocution faite samedi à l’occasion de la 36ème Assemblée ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Addis-Abeba, Moussa Faki a indiqué que dans le panorama général, « l’on constate avec fierté que l’Afrique et encore moins son organisation continentale, ne vivent pas ces difficultés comme une fatalité insurmontable ».
L’Union africaine, a-t-il affirmé, déploie sur le terrain des actions préventives, de gestion, de résolution des conflits et de poursuite d’une grande variété de programmes et de projets multi-sectoriels.
« Le rapport annuel du president de la commission rend compte, sans complaisance mais sans autoflagellation, de ce bilan honorable à l’actif certes de la Commission mais aussi et surtout aux centaines d’hommes et de femmes dévoués à l’Afrique qui investissent nuits et jours leur intelligence et leurs immenses compétences au service de la noble cause », a-t-il dit.
Selon lui, la Feuille de route principale pour la poursuite de la mise en œuvre du projet-phare « Faire taire les armes » sur la décennie 2020-2030 a gardé le cap sur son objectif. « Ainsi, l’Union s’est – elle investie pleinement dans la résolution et l’atténuation de certaines crises sur le continent », a-t-il vanté.
Dans ce registre, Moussa Faki a mentionné la conclusion d’un accord en Ethiopie. « ce qui m’offre l’occasion d’exprimer mes sincères félicitations aux parties et à leurs dirigeants. Mes remerciements vont au président Olesegun Obasanjo et au membres du panel dont le dévouement et la sagesse ont été remarquables. L’Afrique du Sud a offert son hospitalité et un environnement propice. Qu’elle en soit vivement remerciée », a-t-il ajouté.
« Les pas franchis sur la voie de la réconciliation en Libye attestés hier par le Comité de Haut niveau, les progrès au Soudan vers un accord politique inclusif et les avancées en Somalie avec la montée en puissance de l’armée somalienne et ses victoires contre les terroristes, les décisions pertinentes prises hier soir par le Conseil de Paix et de Sécurité sur la situation préoccupante à l’Est de la RDC, sont des signes probants que nous sommes globalement sur la bonne voie », a indiqué le président de la Commission de l’UA.
Cependant, il a reconnu qu’ un rapide regard rétrospectif montre, en toute objectivité, que l’Afrique indépendante depuis une soixantaine d’années, n’est pas encore totalement en paix.
« Elle n’a pas encore réalisé, au-delà des formes, l’essentialisme de son unité, ni atteint le niveau de prospérité que son âge et ses ressources auraient dû lui assurer », a-t-il précisé.
Dans la foulée, il a déploré le fait que les dirigeants africains mettent beaucoup d’enthousiasme dans l’élaboration de grands projets pour l’Afrique, dans la prise de certaines décisions, mais, malheureusement beaucoup moins de soins à leur réalisation simplement, dit-il, par défaut de volonté politique agissante.
« Cette rupture entre paroles et actes est le principal facteur de désaffection des populations vis-à-vis de l’organisation continentale », a-t-il interpellé.
Face à cette situation, Moussa Faki a appelé à plus d’engagement et de courage, afin que se poursuive, avec ténacité et ferveur, l’œuvre entamée par les pères fondateurs.
Reagan Ndota