Le gouvernement congolais a-t-il été roulé dans le contrat signé, en 2008, avec le groupe des entreprises chinoises ? Selon le rapport de l’Inspection générale des Finaces (IGF), la réponse est affirmative.
Reposant sur le programme « ressources naturelles contre infrastructures », ce contrat n’a profité qu’à la partie chinoise. Pour le ministre congolais des Finances, « il est clair aujourd’hui que ce contrat chinois n’est pas à notre avantage ».
Dans son rapport, l’IGF a révélé : « les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de dollars américains, tandis que la République n’a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d’infrastructures. Faudra-t-il encore, dans les 822 millions, qu’on entre en profondeur pour réaliser qu’il y a aucune visibilité de cette somme ».
Certaines autorités congolaises ont participé aussi à ce jeu. « Le déséquilibre criant qui a été constaté, le bradage, la dilapidation de nos minerais constatés dans ce contrat a été également l’œuvre de fils égarés de notre pays, qui ont accompagné les entreprises chinoises dans cette œuvre macabre contre notre pays », a déploré l’IGF.
Cité parmi ceux qui ont « trahi » la République, Augustin Matata Ponyo se défend. « Je n’ai jamais signé des contrats chinois », a-t-il dit.
Le candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023 a rappelé que ces contrats « ont été signés 2008 » alors qu’il était directeur du Bureau central de coordination (Bceco) « et non ministre des Finances ».
Matata charge la présidence Kabila. « L’’exécution de ces contrats se faisait exclusivement par le Bureau de suivi des contrats chinois qui dépendait de la présidence et non du gouvernement ».
L’inspecteur général des Finances, Jules Alingete a affirmé que « l’exécution de la convention s’apparente à une colonisation économique inacceptable ». Ainsi, il a appelé à la réparation et à la revisitation du contrat chinois.
Reagan Ndota