Alors que l’article 8 de la Constitution dispose que les droits liés à l’existence de l’opposition, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés, le régime Tshisekedi, chantre de l’Etat de droit, met à rude épreuve le pluralisme politique, fustige Nouvel Elan, parti de l’opposition, à la suite de l’interdiction, sans raison, de ses activités à Kikwit, dans la province du Kwilu.
Quelques jours après l’interdiction, par la police et l’armée, de l’accueil et du meeting du leader de cette formation politique, Adolphe Muzito, le maire de Kikwit vient d’ordonner de nouveau l’annulation de la conférence de l’ancien Premier ministre, prévue mercredi 22 février 2023, dans l’amphithéâtre de l’Université de Kikwit. Un acte antidémocratique que condamne fermement le secrétaire général de Nouvel Elan, Blanchard Mongomba.
Opposition muselée, le parti de Muzito charge le régime Tshisekedi. « Nous ne comprenons pas cet acharnement du régime de Kinshasa autour de la personne d’Adolphe Muzito parce que si hier, le régime de Kinshasa est passé par le maire de la ville pour déployer les éléments de la police et des FARDC de manière à empêcher son accueil et le meeting qui étaient prévus le vendredi dernier, aujourd’hui, c’est une fois de plus le même maire de la ville que le régime de Kinshasa utilise pour donner des instructions fermes au recteur de l’UNIKIK de ne pas voir se tenir la conférence qui était prévue demain mercredi, laquelle allait être animée par l’initiateur de Nouvel Elan, l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito », a dénoncé B. Mongomba.

L’Etat de droit en péril
L’article 7 de la Constitution dispose que nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit, de parti unique sur tout ou partie du territoire national. Le régime Tshisekedi est accusé de marcher sur cette disposition, en empêchant aux autres formations politiques de tenir leurs activités, alors que la loi fondamentale est claire : « L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi ».
« C’est un regret, mais nous pensons que c’est une bataille politique parce que le maire de la ville et ceux qui lui donnent des instructions, c’est-à-dire le régime de Kinshasa, sont des adversaires politiques. Mais nous pensons que ce n’est pas ça l’Etat de droit que nous voulions, ce n’est pas ça la démocratie qu’on voulait. Le combat politique doit se faire autour des idées. Ceux qui gèrent doivent présenter leurs arguments, leur projet de société par rapport à ce qu’ils veulent voir devenir la ville ou le Congo et de la même façon que l’ancien Premier ministre est en train de présenter son offre politique. Mais aller jusqu’à interdire le débat, la mobilisation, ça montre la faiblesse, la peur qui animent le régime en place », a ajouté le secrétaire général de Nouvel Elan.
En dépit de ces entraves, le parti de Muzito affirme qu’il ne va pas reculer. « Nous allons continuer puisque, c’est un combat politique. Et nous, comme acteurs politiques, irons jusqu’au bout et là, nous alertons toute la population du Grand Bandundu et du Kwilu, de manière à être informé de ce qui se passe, puisque demain ce qui pourrait arriver, les responsabilités doivent être sur les têtes de ce régime tant au niveau national que provincial. Ceux qui sont ici à Kikwit et au niveau provincial sont des exécutants, mais nous confirmons qu’ils reçoivent des instructions des responsables du régime qui sont à Kinshasa », a conclu Blanchard Mongomba.
Reagan Ndota