La deuxième note thématique du sondage réalisé par le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), Ebuteli et Berci en janvier 2023, par téléphone auprès de 3 632 personnes dans les 26 provinces, fait état d’un scepticisme dans presque tous les aspects de la vie publique.
Outre les gouvernants et les opposants, les acteurs de la société civile ont vu également leurs cotes de popularité chuter. En effet, 58 % des personnes interrogées estiment que la société civile n’a pas amélioré la gouvernance du pays.
« Même le cardinal catholique Fridolin Ambongo voit sa cote de popularité baisser de 67 % à 53 % au cours de la même période. Pour le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, dont certains pensent qu’il pourrait se présenter aux élections, sa cote est passée de 78 % à 44 % », révèle ladite note.
L’archevêque métropolitain de Kinshasa est réputé pour son franc-parler, assimilé « maladroitement » par les membres du parti présidentiel, à des attaques contre le gouvernement. Il a été critiqué (violemment) pour avoir dénoncé, à l’occasion de la visite papale, la misère dans laquelle vivent les Congolais.
S’agissant des hommes politiques, le sondage indique que le président Félix Tshisekedi remporterait les élections par une nette marge : « 50 % des sondés qui ont l’intention d’aller voter disent qu’ils choisiront le président sortant, ce qui suggère que même unifiée, l’opposition aurait du mal à le battre. Le second serait Moïse Katumbi (17 %), Martin Fayulu arrivant en troisième position (10 %) ».
Comment est-il possible qu’une population aussi critique à l’égard du président puisse dire en même temps qu’elle a l’intention de le réélire de façon aussi retentissante ?
La réponse fournie par la note thématique explique que « premièrement, et c’est probablement le résultat le plus sombre de ce sondage, une grande partie de la population va tout simplement se tenir à l’écart, près de 54 % des répondants affirment qu’ils n’ont pas l’intention de voter. Mais la méfiance est aussi élevée envers l’opposition. Le pourcentage de personnes ayant une bonne opinion de ses leaders est en baisse, au même rythme que le déclin du président : entre mars 2021 et janvier 2023, il est passé de 46 % à 33 % pour Martin Fayulu ; pour Moïse Katumbi, de 61 % à 31% ».
En janvier 2023, seulement 39 % des personnes interrogées ont déclaré que le pays allait dans la bonne direction, contre 61 % en 2019, juste après l’arrivée de Tshisekedi au pouvoir.
Reagan Ndota