La France appelle à la restauration de la légitimité politique en Libye. Pour le gouvernement français, « cela passe par une relance du processus électoral ».
Douze ans après la révolution de février 2011, les Libyens méritent mieux qu’une société où l’espace démocratique et les libertés fondamentales sont menacés, un pays où l’accès au pouvoir et aux fonds publics est une fin en soi plutôt qu’un moyen de servir le développement économique et l’intérêt général, a déclaré la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Nathalie Broadhust.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché lundi sur la situation en Lybie. La diplomate française a affirmé que « la population (libyenne) attend une redistribution équitable, transparente des revenus du pétrole au profit de toutes les régions libyennes ».
« Des millions de Libyens attendent de pouvoir participer à des élections présidentielles et parlementaires simultanées, qui soient inclusives, crédibles et transparentes. Un gouvernement libyen unifié est nécessaire pour organiser ces élections sur l’ensemble du territoire, pour contrôler ses frontières et pour y gouverner partout et pour tous. Un accord sur une base légale et une nouvelle feuille de route politique est également primordial. Il sera en particulier important de garantir l’égalité des chances entre les candidats. La corruption, l’intimidation ne devront pas être des outils de campagne électorale », a déclaré Nathalie Broadhust.
Ainsi, la France a-t-elle apporté son soutien aux efforts et aux propositions du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye, en vue de l’accomplissement de l’ensemble de ces objectifs et en particulier la création d’un panel de haut niveau en vue de l’organisation des élections.
Abdoulaye Bathily, chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), a rappelé que la Libye vient de célébrer le douzième anniversaire de la Révolution de 2011 en exprimant sa détermination à façonner un avenir meilleur.
« Les Libyens ont réitéré leurs exigences en faveur de la paix, la stabilité à long terme et la prospérité. Le processus politique demeure néanmoins enlisé », a noté le représentant spécial de Guterres, en faisant remarquer que ce processus ne répond pas pleinement aux aspirations du peuple libyen, qui entend élire ses propres dirigeants et revitaliser ses institutions politiques.
Il a fait part de l’impatience des Libyens qui remettent en question la volonté et le souhait des acteurs politiques intérimaires actuels de tenir des élections inclusives et transparentes en 2023.
Pour la France, l’accord de cessez-le-feu d’octobre 2020 est un acquis précieux pour la Libye et la stabilité régionale.
Dans ce cadre, elle a souligné qu’elle continuera à défendre son application intégrale, en coordination avec les Nations unies.
« Le travail résolu en ce sens du Comité militaire conjoint 5+5 doit être pleinement soutenu, notamment en faveur d’une armée libyenne unifiée et du processus de démantèlement et de réintégration des milices », a martelé Nathalie Broadhust.
Reagan Ndota