Prévues le 20 décembre 2023, les élections du président de la République, des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers deviennent hypothétiques. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) éprouve de « sérieuses difficultés » dans l’organisation de ce quatrième cycle électoral. Outre l’insécurité dans l’Est du pays, le décaissement des fonds par le gouvernement connait un retard, a alerté la centrale électorale.
Le président de la CENI, Denis Kadima a révélé les difficultés que son institution rencontre. Selon lui, les choses sont « bloquées » alors qu’il ne reste plus que 9 mois pour la tenue des élections.
« Je parie qu’avec la guerre, peut-être les ressources ne suivent pas, mais en ce qui nous concerne, nous constatons que nous venons d’entrer le sixième mois et c’est très inquiétant… Nous sommes déjà en train de préparer les scrutins et nous sommes bloqués », a-t-il dit.
Contrairement au ministre des Finances, qui a récemment affirmé que le financement du processus électoral ne connaît aucun problème, Denis Kadima a fait remarquer que le dernier décaissement des fonds remonte à septembre 2022.
« Depuis octobre, nous n’avons pas reçu non seulement les frais de fonctionnement, mais aussi les frais des opérations et des rémunérations. D’octobre 2022 à mars 2023, nous n’avons rien reçu », a-t-il indiqué.
Les fonds des scrutins épuisés dans l’enrôlement
« Pour le moment, par exemple, les fonds que nous avons reçus pour les scrutins, nous les avons épuisés pour l’enrôlement des électeurs », a-t-il ajouté, précisant qu’il y a « beaucoup d’activités qui sont en difficulté ».
Avec cette situation, la CENI n’arrive plus à faire correctement son travail. « Nous sommes carrément en cessation de paiement. Et nous disons que certainement, le gouvernement a des difficultés. Nous savons que nous sommes sur sa liste des priorités et que d’un moment à un autre, on aura l’argent. Mais ça commence à nous poser de sérieuses difficultés », a a souligné Denis Kadima.
Pendant ce temps, l’opposition accentue la pression pour le respect du délai constitutionnel. Martin Fayulu, candidat investi par son parti à la présidentielle, a affirmé lundi qu’il n’entend pas tolérer le glissement du calendrier électoral.
« Qu’il y ait élections ou pas, Félix Tshisekedi doit faire ses valises et partir le 23 janvier 2024 », a-t-il prévenu.