La province de l’Ituri devient ingouvernable. L’autorité de l’Etat absente, des vies sont fauchées presque chaque jour. Selon le député national, Gratien de Saint-Nicolas Iracan, 14 personnes viennent d’être abattues à Ngote, groupement situé dans la chefferie de Panduru, dans le territoire de Mahagi.
L’état de siège décrété par le président de la République, Félix Tshisekedi n’a pas résolu cette crise sécuritaire. En 3 mois, plus de 200 morts dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, dénonce l’élu de Bunia qui, à la suite du carnage perpétré à Ngote, exige « l’arrestation immédiate de l’administrateur militaire du territoire de Mahagi qui était bien au courant de cette menace ».
« Le bilan est de 14 personnes atrocement tuées, 22 blessés, un déplacement massif des habitants qui ont pratiquement vidé la localité, en plus des biens emportés. Ce drame vient s’ajouter au massacre de près de 20 civils le 12 février dans la même Province en plus de 40 morts au Nord-Kivu entre le 12 et 15 mars 2023. Les deux provinces en elles seules ont dépassé 200 morts depuis le début de l’année 2023 », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, Gratien Iracan a condamné le silence gouvernement congolais et a exigé des enquêtes pour établir les responsabilités par rapport à la défaillance de protection des personnes civiles et de leurs biens.
« Dans le cas contraire, le peuple iturien et celui du Nord-Kivu tirera sa conclusion que les vrais responsables des massacres se cacheraient au sein du gouvernement, et qu’un réseau mafieux tirerait profit de ces tueries », a-t-il prévenu.
L’élu de Bunia a aussi appelé la population à la vigilance, à ne pas se laisser induire en erreur par des réseaux criminels infiltrés et maintenus, cherchant à bénéficier de l’appui populaire pour se maintenir dans le système d’oppression.
La province de l’Ituri compte, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), plus d’un million six cent mille déplacés à la suite des attaques des groupes armés.