Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) a, au cours du mois de janvier 2023, documenté 454 violations et atteintes aux droits de l’homme, soit une hausse de 14% par rapport au mois de décembre 2022 (390 violations).
Selon le document consulté par Afriquactu.net, cette augmentation est due à la persistance du conflit dans les territoires de Beni, de Masisi et de Rutshuru ainsi que des attaques persistantes des groupes armés Zaïre et Coopérative de développement du Congo (CODECO) dans la province de l’Ituri.
Le BCNUDH a révélé que les agents de l’Etat ont été responsables de 176 violations, soit 39% des violations documentées en janvier 2023. « Ce chiffre représente une hausse de 32% par rapport au mois de décembre 2022 (133 violations) », peut-on lire dans le document.
Par ailleurs, les membres des groupes armés ont, quant à eux, été responsables de 278 atteintes aux droits de l’homme, soit 61% du nombre total de violations documentées durant le mois de janvier 2023.
« En janvier 2023, le BCNUDH a documenté en tout 372 violations et atteintes des droits humains dans les provinces affectées par les conflits. Ceci constitue une légère augmentation par rapport aux cas documentés en décembre 2022 (358 soit une augmentation de 4%). Les cas documentés dans ces zones représentent à eux seuls 82 % des cas de l’ensemble du pays durant le mois de janvier avec 261 victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires (171 hommes, 66 femmes et 24 enfants) ce qui constitue une considérable baisse (38%) par rapport au mois de décembre (420 victimes) », a précise la même source.
Le Nord-Kivu est demeuré la province enregistrant le plus grand nombre de violations et atteintes aux droits humains avec 246 violations soit 66%, suivi de l’Ituri (66 cas soit 18%), du Sud-Kivu (29 cas soit 8%) du Tanganyika (24 cas soit 6%) et du Maniema (sept cas soit 2 %).
En outre, le BCNUDH a enregistré 49 cas d’enlèvement dans les provinces affectées par les conflits, ce qui constitue une légère diminution par rapport aux cas documentés en décembre (51 cas).
Au sujet de violences sexuelles liées au conflit sur des victimes adultes, le document note une diminution par rapport au mois précédent, avec 42 femmes victimes contre 75 au mois de décembre 2022.
« Vingt-six de ces victimes étaient attribuées à des membres de groupes armés, notamment les ADF (18 victimes), les factions Nyatura (quatre victimes), différents groupes Maï-Maï (trois victimes) et la CODECO (une victime). Les agents de l’Etat ont quant à eux commis 16 cas des violences sexuelles, attribuables à des militaires des FARDC (15 victimes) et des agents de la PNC (une victime) », a-t-il souligné.
Le BCNUDH a également documenté neuf violations et atteintes des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, toutes imputables à des agents de l’Etat, dont quatre pour la PNC, trois pour d’autres agents de l’Etat et deux pour des agents de l’ANR.
« Ces violations ont fait 49 victimes, une augmentation de 31 victimes par rapport aux 18 enregistrées au mois de décembre 2022. Parmi les victimes, six étaient des membres de médias et 43 des personnes sans affiliation spécifique », a révéle cette structure de l’ONU.
Face à cette situation, le BCNUDH dit avoir continué d’apporter son soutien aux autorités congolaises dans le cadre de la lutte contre l’impunité des violations et des atteintes aux droits de l’homme. Ainsi, il a enregistré trois condamnations à l’encontre de deux militaires des FARDC et une autre à l’encontre d’un combattant de groupes armés.