La situation sécuritaire à Kwamouth, territoire situé dans la province de Maï-Ndombe, est « grave », alterte le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, qui appelle à agir vite afin de résoudre définitivement cette crise.
Selon, l’ONG Human Rights Watch (HRW), des violences communautaires perpétrées entre juin 2022 et mars 2023 dans cette partie Ouest de la RDC, ont fait au moins 300 morts lors de cycles d’attaques et de représailles.
A la plénière de jeudi, le speaker de la Chambre basse du Parlement a indiqué que cette crise sécuritaire a déjà atteint la partie Est de la capitale, Kinshasa. « …La situation est grave, et c’est près de la ville de Kinshasa. Nous n’avons plus le contrôle du fleuve. Des jeunes marins ont été assassinés, tous ont péri. Et c’est à Kinshasa/Maluku », a-t-il dit.
Au regard de la gravité de la situation, Christophe Mboso appelle les institutions compétentes à prendre leur courage pour mettre fin à « ce banditisme », en procédant aux arrestations des auteurs et leurs complices.
« Nous devons prendre notre courage, mettre fin à ce banditisme et procéder à des arrestations de certaines personnes. Quand on procédera à ces arrestations parce que je le dis ici, on criera que Mboso est complice. Tous vivons ici et avons la même population aux Plateaux, à Kwamouth, Maï-Ndombe, au Kwango, Masisi, Rutshuru… Après on va crier partout, c’est Mboso qui a dit qu’il faut citer des noms. Qui ne les connait ? Certains mangent avec nous. Après avoir trempé dans ces opérations louches, on vient ensuite acheter des maisons à Kinshasa », a-t-il indiqué.
HRW a exhorté le gouvernement à traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers afin d’éviter la récurrence de telles violences.
« Des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre, ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé. Certains membres des forces de sécurité congolaises déployées pour endiguer les violences auraient commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles », a déclaré l’ONG.
L’organisation de la société civile a fait remarquer que le gouvernement n’a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n’a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50 000 personnes déplacées par les violences.
Ainsi, HRW a demandé aux autorités de mener une enquête complète et impartiale sur les tueries, traduire les responsables en justice et faciliter l’accès à l’aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin.