Membres du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), King Mwamisyo et Elias Bizimungu croupissent toujours en prison. Ils ont été arrêtés en 2022 par la justice militaire du Nord-Kivu pour avoir respectivement critiqué l’état de siège décrété par le président Félix Tshisekedi dans cette province et appelé à des manifestations contre l’agression rwandaise.
Pour Amnesty International, les deux activistes sont des « prisonniers d’opinion » et « doivent être libérés immédiatement et sans condition ».
« King Mwamisyo et Elias Bizimungu sont deux militants du mouvement citoyen LUCHA en République démocratique du Congo (RDC). Ils ont été arrêtés en avril et septembre 2022, respectivement, sur de fausses accusations uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique après avoir critiqué les autorités militaires et policières de la province orientale du Nord-Kivu pour ne pas avoir protégé la population. sous leur juridiction et pour avoir été complices de violations des droits humains sous « l’état de siège » depuis mai 2021 », a dénoncé Amnesty International.
King Mwamisyo devait comparaître mercredi 5 avril 2023, mais l’audience n’a pas eu lieu parce que, fustige la Lucha, « la cour militaire du Nord-Kivu dit ne pas avoir l’argent pour déplacer le prévenu de la prison à la salle d’audience ».
« Comme la condamnation de notre camarade à 5 ans en première instance, cet acte porte atteinte au droit constitutionnel à un procès juste, rapide et équitable pour notre camarade. Il révèle aussi la volonté des autorités congolaises de museler les voix critiques », a déclaré le mouvement pro-démocratie.
Ainsi, la Lucha a condamné vivement « les obstructions délibérées » à la justice et a appelé à la mise en liberté de son militant en attendant l’annulation par le juge d’appel, du « jugement inique » du premier degré car, rappelle-t-il, « critiquer l’état de siège n’est pas un crime ».