A l’occasion de la commémoration vendredi 7 avril du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsi au Rwanda, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) a attiré l’attention des Etats africains sur l’ampleur de la menace et l’impérieuse obligation de s’opposer à l’autodestruction vers laquelle conduisent les discours de haine, la stigmatisation des communautés et la constitution des milices armées.
L’Union africaine a organisé une cérémonie à Addis-Abeba pour commémorer le 29ème anniversaire du génocide des Tutsi. Dans son discours, Moussa Faki a fait remarquer que le Rwanda a subi « un acte de barbarie qui révolte la conscience de l’humanité » tel qu’indiqué dans le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Pour faire de l’Afrique un continent « intégré, prospère et en paix », le président de la Commission de l’UA a invité les différents dirigeants à un supplément d’engagement et de courage. Selon lui, il faut surmonter toutes les difficultés, qu’elles soient endogènes ou exogènes.
De ce point de vue, Moussa Faki a affirmé que « le Rwanda, sous le leadership du Président Paul Kagame, soutenu par un peuple uni, un peuple soudé par les valeurs de persévérance dans l’effort et le sacrifice, nous offre le bel exemple d’un pays qui a su transformer ses fragilités en une puissante force de changement ».
Il a reconnu que le Rwanda a réalisé l’impensable prouesse de se relever après avoir vécu un terrible désastre et frôlé l’anéantissement. A cet égard, dit-il, cette commémoration n’est pas seulement la manifestation de la solidarité avec le Rwanda, mais aussi l’expression de l’admiration pour les autorités de ce pays « qui ont réussi une salutaire renaissance ».
« Que cette renaissance, maintenant auréolée de nombreux succès, soit pour nous un motif de fierté et de foi en l’avenir de notre continent », a-t-il exhorté, précisant que les plaies du génocide commis il y a près de 30 ans, ont été pansées « grâce à la tolérance, au pardon et surtout à une justice fondée sur les traditions ancestrales du pays, toutes ces choses qui ont permis au Rwanda de se réconcilier, de se renouveler et de se régénérer ».
Moussa Faki a rappelé que ce génocide a fait près d’un million de victimes en 3 mois; des morts dans des conditions atroces et indescriptibles où ni femmes, ni enfants, y compris des nouveau-nés, n’ont été épargnés.
« Les mots ne seront jamais assez forts pour décrire cette effroyable tragédie dont nous marquons aujourd’hui le 29ème anniversaire », a-t-il souligné.