Si elle est adoptée par le Parlement, seuls les Congolais de père et de mère pourront accéder aux fonctions de souveraineté. Alignée dans le calendrier de la session de mars à l’Assemblée nationale, la proposition de loi Tshiani est très critiquée notamment par l’opposition, la société civile et les diplomates.
Cette initiative législative est jugée « discriminatoire ». L’ancien secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de l’Afrique, Herman Cohen, a invité le président Félix Tshisekedi à s’impliquer pour qu’elle ne soit pas adoptée car, prévient-il, « une telle discrimination pourrait nuire gravement aux relations américano-congolaises ».
« Je recommande vivement au président de la RDC Tshisekedi de rejeter la soi-disant loi Noel Tshiani qui serait discriminatoire à l’encontre des citoyens congolais qui n’ont pas deux parents congolais », a-t-il suggéré.
De son côté, l’initiateur de ce texte, Noël Tshiani, sollicite le soutien de « vrais Congolais » pour, dit-il, « protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC ». Aussi, fulmine-t-il contre l’ingérence des diplomates étrangers dans les affaires intérieures de son pays.
« Dans aucun pays du monde, les ambassadeurs étrangers ne s’ingèrent dans les affaires intérieures en empêchant les débats démocratiques et l’adoption des lois par les députés nationaux. En le faisant en RDC, c’est que la loi Tshiani est excellente pour le peuple congolais », a-t-il indiqué.
La position du Cardinal Ambongo
Dans son message de Pâques, l’archevêque métropolitain de Kinshasa a convié les Congolais à l’unité et à bannir « toute velléité et tout esprit de division, de stigmatisation et d’exclusion ».
Le Cardinal Fridolin Ambongo a appelé à former des lois qui rapprochent plutôt que celles qui dressent les congolais les uns contre les autres, au risque d’être fragilisés et affaiblis de l’intérieur, ce qui serait profitable à «l’ennemi». Il a indexé particulièrement la proposition de loi Tshiani.
Pour lui, à la veille des élections, un telle initiative divise davantage plus qu’il unit. Plutôt que de se concentrer à l’examiner, les Congolais feraient mieux de se « resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays », a-t-il exhorté.