Le Comité laïc de coordination (CLC) a annoncé une campagne de sensibilisation et de réarmement moral de toutes ses structures de base, afin de préparer les Congolais à prendre ses responsabilités, en prélude de grandes manifestations qui seront organisées pour faire échec au « chaos électoral que l’on veut à nouveau imposer au peuple congolais ».
L’heure de bannir la peur et de se prendre en charge est arrivée, hurlent les laïcs catholiques, prévenant que « nulle personne, quelle que soit la fonction occupée dans notre pays, ne pourra à nouveau usurper le droit souverain du peuple à désigner ses dirigeants, ni à truquer les résultats ».
Le CLC qui était en première ligne du combat contre la fraude électorale sous le régime Kabila, renoue avec des manifestations de rue car, a-t-il constaté, « il se plante dans le pays le même décor ayant prévalu au moment où il avait dû lancer ses actions de mobilisation, afin de faire entendre l’exigence du peuple souverain lors de la tenue des élections ».
« La persistance par la CENI de rester totalement imperméable aux suggestions des parties prenantes au processus et de procéder par fait accompli, avec un audit de sa propre composition, ne pourra mener qu’à des élections chaotiques…La CENI, quant à elle, est en défaut d’assurer pleinement les cadres de concertations permettant de désamorcer les tensions de plus en plus fortes qui s’annoncent, travaille dans sa tour d’ivoire et pense imposer ses chiffres d’enrôlement sans un audit sérieux du fichier électoral. Elle n’a toujours pas expliqué comment les kits électoraux se sont retrouvés dans des véhicules des tiers et comment ceux-ci ont quitté ses entrepôts pour surgir chez des tiers. Pour des kits découverts ainsi accidentellement, combien se sont volatilisés et ont permis d’avoir des enrôlements parallèles ? Pour rappel, le dernier audit du Fichier, par l’OIF avait permis d’extirper du fichier électoral six millions de faux électeurs, dont neuf cent milles mineurs », a-t-il déclaré.
La structure de la société a rappelé que les élections ne sont pas la propriété privée ni du président de la CENI, ni du président de la République et de son camps politique, mais bel et bien l’expression de la souveraineté du peuple.
« Ce peuple doit être respecté dans ses droits, car ayant payé au prix du sang son droit constitutionnel de désigner librement ses dirigeants », a souligné le CLC.
Par ailleurs, il a demandé à la CENI de mettre en place très rapidement le cadre de concertation avec toutes les parties prenantes pour la désignation d’une instance internationale crédible d’audit du fichier, selon le format ayant prévalu en 2018, et d’arrêter de contourner la question par une désignation de ses propres experts pour s’auto-certifier un fichier fortement contestable.
Au peuple congolais, les laïcs catholiques demandent de ne pas céder au découragement ni à la fatalité.