Un débat public a été organisé mardi au Conseil de sécurité de l’ONU sur les moyens d’assurer une plus grande cohérence entre la lutte contre les changements climatiques et le maintien de la paix et de la sécurité internationales, alors que 3,5 milliards de personnes vivent dans des zones à risque climatique.
Le secrétaire général adjoint en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix a indiqué que l’ONU investit dans le renforcement des opérations de paix afin d’anticiper et de répondre aux corrélations entre changements climatiques, paix et sécurité.
Selon lui, l’intégration de telles capacités dans les missions onusiennes permet une meilleure exécution des mandats confiés par le Conseil de sécurité. Il a précisé qu’au sein de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) un conseiller sur le climat, la paix et la sécurité fournit des orientations dans ce domaine aux acteurs de la sécurité. Lacroix a aussi souligné la nécessité de disposer de données de qualité sur les corrélations entre changements climatiques, paix et sécurité.
Les changements climatiques contribuent à la diminution des ressources naturelles, affectent la cohésion sociale et alimentent les conflits, a-t-il souligné, sans compter qu’ils perturbent les transhumances et nourrissent les tensions entre éleveurs de bétails et agriculteurs. Il a pris l’exemple du Soudan du Sud où 8 États sur 10 sont touchés par les inondations et les déplacements.
« Ces inondations entravent la mobilité des Casques bleus qui doivent user d’hélicoptères et de bateaux en nombre limité », a-t-il dit.
Jean-Pierre Lacroix a relevé que les effets en cascade des changements climatiques sont en train de reconfigurer les paramètres de travail de l’ONU sur la prévention des conflits, le maintien et la consolidation de la paix.
Il a fait valoir les bénéfices communs qui sont retirés de l’action climatique et de l’action de paix et de sécurité de l’ONU, lesquelles poursuivent nombre d’objectifs identiques, qui concourent à l’édification de sociétés résilientes, équitables et inclusives.
Les capacités des femmes dans ces domaines sont encore sous-utilisées, a-t-il relevé, en soulignant le rôle catalyseur que joue le Fonds pour la consolidation de la paix pour y remédier. Depuis 2016, ce Fonds a investi dans plus de 70 projets à dimension climatique et sexospécifique, a-t-il dit, prenant l’exemple de la gestion des ressources hydriques au Yémen.
Ainsi, a-t-il a appelé à façonner un avenir où les efforts de prévention des conflits et de pérennisation de la paix sont renforcés par notre engagement en faveur de la lutte contre les changements climatiques.