La planète terre, avec les politiques actuelles, se dirige vers 2,8 degrés de réchauffement climatique d’ici la fin du siècle, alerte l’ONU qui prévient que les conséquences seront dévastatrices.
Le secrétaire général de l’ONU a, lors de son intervention à la 13e session de l’Assemblée de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, a expliqué qu’avec cette allure, plusieurs parties de la planète seront inhabitables. Et pour beaucoup, regrette António Guterres, « c’est une condamnation à mort ».
Pour éviter une catastrophe climatique, le patron de l’ONU fait remarquer que les énergies renouvelables sont la seule voie crédible.
« Seules les énergies renouvelables peuvent garantir notre avenir, combler le fossé de l’accès à l’énergie, stabiliser les prix et garantir la sécurité énergétique. Aujourd’hui, leur part dans l’électricité mondiale est d’environ 30 %. Cela doit doubler pour atteindre plus de 60 % d’ici 2030 et 90 % d’ici 2050. Et c’est possible si nous agissons maintenant », a-t-il dit.
Plan Guterres pour une transition énergétique juste
Le secrétaire général de l’ONU a proposé un plan énergétique en cinq points pour une transition juste.
Premièrement, il appelle à supprimer les obstacles à la propriété intellectuelle et à traiter les principales technologies renouvelables, y compris le stockage de l’énergie, comme des biens publics mondiaux.
Deuxièmement, Guterres demande de diversifier et d’accroître l’accès aux chaînes d’approvisionnement pour les matières premières et les composants des technologies des énergies renouvelables, sans dégrader notre environnement.
« Cela peut aider à créer des millions d’emplois verts, en particulier pour les femmes et les jeunes dans les pays en développement », a-t-il indiqué.
Troisièmement, les décideurs doivent, selon lui, réduire les formalités administratives, accélérer les approbations pour les projets durables dans le monde entier et moderniser les réseaux.
Le quatrième point concerne les subventions énergétiques qui doivent passer des combustibles fossiles à une énergie propre et abordable. « Et nous devons soutenir les groupes vulnérables touchés par cette transition », a-t-il suggéré.
Enfin, soutient Guterres, les investissements publics et privés dans les énergies renouvelables devraient tripler pour atteindre au moins 4 000 milliards de dollars par an.
« Aujourd’hui, la plupart des investissements dans les énergies renouvelables se font dans le monde développé. Le prix des technologies renouvelables peut être sept fois plus élevé dans les pays en développement. Nous devons tous travailler ensemble pour réduire le coût en capital des énergies renouvelables et veiller à ce que les financements parviennent à ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il ajouté.
Augmenter les investissements verts dans les pays en développement
L’ONU appelle les banques multilatérales de développement à jouer leur rôle en investissant massivement dans les infrastructures d’énergie renouvelable, en prenant plus de risques et en mobilisant des financements privés.
« Les pays développés doivent travailler avec les agences de crédit pour augmenter les investissements verts dans les pays en développement », a proposé Guterres qui exhorte les ministres de l’énergie et d’autres à promouvoir des politiques nationales ambitieuses et une plus grande équité sociale et économique, notamment en taxant les bénéfices exceptionnels de ceux qui exploitent la crise énergétique actuelle .
Il aussi salué les partenariats pour une transition énergétique juste qui ont été créés pour soutenir le Viet Nam, l’Indonésie et l’Afrique du Sud. « De telles initiatives sont une première étape cruciale », a-t-il reconnu.
Reagan Ndota