Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a ordonné au procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, d’ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo qui, selon lui, « incite les populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines.
Dans sa réaction, l’opposant Martin Fayulu a indiqué qu’il ne fait aucun doute que le régime « illégitime » de Félix Tshisekedi prend une déviation « progressive, incontrôlée et dangereuse » pour la RDC.
« Envisager d’engager une action en justice contre le Cardinal Ambongo est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », a-t-il prévenu, rappelant que les propos du Cardinal, dans le cadre de sa mission prophétique, sont partagés et acceptés par la majorité des Congolais.
Ainsi, en a-t-il appelé à la vigilance de tous les Congolais. « Je leur demande de se tenir prêts à faire échec à cette action de provocation visant à réduire tout le monde au silence et à consolider la dictature en cours. Cela ne passera pas », a souligné le président de l’ECiDé.
Scandalisé, le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a, quant à lui, affirmé que la démarche du procureur général près la Cour de cassation « illustre l’instrumentalisation politique du pouvoir judiciaire et une dérive dictatoriale d’un régime incapable de gérer le pays et de rétablir la sécurité ».
« Nous appelons les autorités congolaises à mettre fin au harcèlement judiciaire à l’encontre de la plus importante personnalité de l’Église catholique en Afrique et contre toutes les voix critiques », a-t-il déclaré, rappelant que les libertés d’expression et d’opinion sont garanties par la Constitution et par le droit international des droits de l’homme et sont indispensables pour favoriser l’émergence d’une démocratie digne de ce nom.
Dans sa correspondance adressée au procureur général près la Cour d’appel de Matete, Firmin Mvonde a indiqué que, depuis belle lurette, il s’observe dans les comportements du cardinal Fridolin Ambongo, au moment où le pays fait face à la guerre dans sa partie orientale, une constance des propos séditieux tenus lors des points de presse, interviews et autres sermons, de nature à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de destabilisation.
« Agir autrement s’analysera en déni de justice de votre part et votre inactivisme sera considéré comme un fait de complicité avec les faits répréhensibles évoqués ci-avant », lui a-t-il écrit.